Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Voilà belle lurette que la ville de Lyon (Rhône) n’avait pas connu un tel défilé. Que 45 000 personnes descendent dans les rues pour s’opposer un projet gouvernemental, il faut qu’elles aient de bonnes raisons. Et en effet, la réforme à 64 ans ne passe pas dans la population. Les huit organisations syndicales (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, Force ouvrière, FSU, Sud-Solidaires et Unsa), auxquelles s’est ralliée la CNT étaient accompagné par les organisations étudiantes telles la Fage et l’Unef. Rencontres avec des participant.e.s à la manifestation, entre la Manufacture des tabacs et la place Bellecour.
Salarié.e.s, chômeurs constituaient le gros de la manifestation, mais les retraité.e.s étaient là aussi, bien présent.e.s dans le cortège.
Il faut dire que leurs raisons étaient importantes comme le souligne Joëlle, qui a fait toute sa carrière au sein des industries électriques et gazières.
Tristan et Sébastien travaillent comme techniciens dans les laboratoires Sanofi à Marcy-L’Etoile (Rhône). Dans cet établissement de quelque 3 000 salariés, le personnel a vécu une grève de plus d’un mois en décembre pour le pouvoir d’achat .
Syndiqué à la CGT pour l’un, non-syndiqué pour l’autre, pour eux-deux, manifester contre le recul de l’âge de la retraite participe du même ras-le-bol.
Frédéric Volle, enseignant est membre du bureau de l’Union départementale Force Ouvrière du Rhône.
Pour lui, refuser le passage de la retraite à 64 ans est un impératif. Et comme sa confédération, il ne lâchera pas avant qu’Élisabeth Borne ne retire son projet de réforme.
Chez les sapeurs pompiers professionnels, le mécontentement perdure depuis plusieurs années.
Manu est pompier depuis une vingtaine d’années et exerce dans le département de l’Isère. Responsable national des soldats du feu adhérents à Sud-Solidaires, il témoigne de la dégradation des conditions de travail.
Les cadres étaient aussi bien représentés dans la manifestation lyonnaise. Présents dans les différentes confédérations (CFDT, CFTC, CGT, Force ouvrière, Sud et Unsa), ils marchaient aussi sous la bannière de la CFE-CGC.
Eric est ingénieur dans le nucléaire. Il exprime sa solidarité avec la mobilisation en cours.
Lycéens et étudiants avaient aussi rejoint la grève du 31 janvier 2023. Lucas est étudiant à Lyon 2 en master de lettres, et Rachel suit des études de philosophie et de droit à l’Université Lyon 3. Par leurs parents, ils connaissent bien la situation vécues par les salarié.e.s.
Militant.e.s du Mouvement de la Jeunesse communiste, ils développent les raisons de leur présence, même si pour eux, la retraite s’inscrit dans un avenir lointain.
Les prochaines journées de mobilisation ont été fixées au 7 février et 11 2023. Nul dote que d’ici-là, nos collègues de la presse écrite chroniqueront la suite du feuilleton de la réforme des retraites déjà en débat à l’Assemblée nationale.
(à suivre)
Notre prochain article :
Réforme des retraites (8) : Diversité, pluralité et convivialité dans la manif lyonnaise