Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Le projet de réforme des retraites à 64 ans était un engagement du candidat devenu président de la République. Il sera à nouveau battu en brèche jeudi 19 janvier 2023 dans toutes les villes de France. Plus de 200 rassemblements sont organisés et les appels à la grève se sont multipliés dans la Fonction publique comme dans le secteur privé. La réforme présentée par la Première ministre Élisabeth Borne a réussi à coaliser contre elle toutes les syndicats de salariés, retraités et chômeurs et toutes les organisations étudiantes et de jeunesse. Explications des raisons avec Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT.
Le feu couvait depuis longtemps et déjà en 2020, le Premier ministre Édouard Philippe avait dû ranger au placard son projet de réforme des retraites. Au cœur de la contestation populaire, le recul de l’âge de départ en retraite dont la limité est envisagé à 64 ans.
Une intersyndicale pas vue depuis dix ans
Les syndicats CGT, CFE-CGC, CFTC, Force ouvrière, FSU, Sud et Unsa seront naturellement dans la rue, mais le plus déterminant est l’opposition résolue de la CFDT, qui sous la présidence socialiste de François Hollande avait accepté en 2014 la réforme Touraine, qui reculait l’âge de départ en retraite.
Depuis dix ans, la pilule a eu du mal à passer dans la population et au sein-même des adhérents de la CFDT, et tout projet de réforme paramétrique est constamment rejeté. Ce fut le cas en 2020 sous le premier quinquennat Macron, opposition réaffirmé lors du congrès confédéral de la CFDT à Lyon comme le soulignait le secrétaire général Laurent Berger le 17 juin 2022.
Aussi, quand le 29 novembre 2022, le numéro un de la CFDT s’est exprimé devant les militant.e.s lyonnais, il n’y avait plus de surprise mais du contentement parmi les troupes. D’autant qu’il les a appelé à prendre leur responsabilité et à motiver leurs ami.e.s et camarades à descendre dans la rue.
Après cet appel à l’action, Laurent Berger a développé les raisons de la CFDT, diffusées depuis par brassées lors d’entretiens dans les radios, télévisions et auprès de la presse écrite et Internet.
Ce que la CFDT souhaitait, c’est une réforme du système pour plus de justice, et non pas une régression paramétrique qui engendrerait injustices et disparités.
(à suivre)
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Réforme des retraites (2) : Quand les médias font monter la mayonnaise…