Par François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Jeudi 9 mars 2023, les Archives départementales du Rhône et de la Métropole de Lyon accueillaient la première journée d’études publiques sur les radios libres entre 1976 et 1986. Manifestation d’une recherche journalistique et universitaire entamée en juin 1981 sous l’égide du Club de la presse de Lyon, cette initiative, préparée avec des étudiant.e.s de l’Université Lyon 2, a permis à des actrices et acteurs des radios pirates devenues radios libres, de faire partager leurs expériences. Retour sur cet évènement.
Les initiateurs-trices de cette 1ere journée d’études sur les radios libres rhodaniennes peuvent être satisfait.e.s, car ce point d’étape a été réussi. Réussi par le nombre de participants (une centaine), la pluralité des intervenants et la qualité des témoignages livrés au public.
Les jeunes, l’université et la radio
Les animateurs-trices de ce rendez-vous venaient du monde universitaire, et en particulier de Lyon2, au sein du master histoire coaché par le professeur Édouard Lynch, comme de l’Institut de la communication sous la houlette de Simon Gadras et Isabelle Hare.
Parmi les étudiant.e.s, en livrant son exemple personnel, Colette a accepté de donner son avis autour du thème Les jeunes et la radio.
Plusieurs pionnier.e.s des radios libres rhodaniennes (Bellevue, Fourvière (RCF), Julie, Plurielle, Trait d’Union, Charpennes-Tonkin, Sol, Tonus) ont pris la parole. Le public a ainsi pu écouter les témoignages de Simone Daret, première présidente de Radio Canut, mais aussi Jacques Boulud (Radio Polyphème-Radio Julie), Patrick Gervais (Radio Polyphème-Radio Calade), de Robert Lapassade (Radio Bellevue), Jean-François Cullafroz (Radio Plurielle-Radio Julie-Radio Trait d’Union-Radio Lyon Fourvière, Yves Bonnet (Radio Sol), Marc Giouse (Radio Bellevue), et de Djida Tadzaït de Radio Pipelette.
Co-fondatrice de cette station (précurseure de l’actuel réseau des RadioRageuses), née à partir de Radio Léon, Djida Tadzaït rappelle que les animateurs-trices des radios pirates ont vécu des moments épiques, par exemple lors que les locaux étaient perquisitionnés par la police.
La journée d’études du 9 mars 2023 consacrée à l’histoire des radios libres était ouverte au public. Au sortir de la salle de conférences, nous avons trouvé Thierry.
Ce salarié des Archives départementales du Rhône et de la Métropole de Lyon a conservé en mémoire les radios pionnières qu’il a écouté quand il était jeune. Il se souvient.
Doctorante, Marine Beccarelli, chercheuse en histoire de la radio et enseignante, mais aussi autrice, productrice et réalisatrice de podcasts a participé à la préparation de cette initiative.
Au terme de la journée, aux environs de 19h30, elle livre son premier bilan.
Avec ses collègues Isabelle Hare et Simon Gadras, et une large équipe au nombre desquels Mahaut Faré, Clara Grisot, Elmira Prmanova, Adams Mezamigni, Khamal Edine Bacar et un large groupe d’étudiants, Edouard Lynch participe au groupe de travail qui est l’origine de cette recherche sur les premières radios libres rhodaniennes.
Pour eux toutes et tous, ce temps de rencontres, débats et témoignages n’est qu’une première étape dans la collecte et l’analyse de la mémoire de ces médias apparus au milieu des années soixante-dix. Le professeur d’histoire à l’Université Lyon 2 détaille la suite du chantier.
D’ores et déjà, un colloque est projeté pour 2024, et un appel à projet mémoire des 20e-21e siècles va être déposé auprès de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et de la Direction régionale des affaires culturelles afin de contribuer au financement de la recherche.
Ce colloque qui livrera le fruit des enquêtes journalistiques et universitaires constituera un prolongement du colloque de 1983 et des Assises régionales de la communication organisés en 1984 par le Club de la presse de Lyon et la Région Rhône-Alpes.
Une processus à suivre donc…