Par François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Jeudi 9 mars 2023, une centaine de personnes a participé à la 1ere Journée d’études consacrée aux radios libres rhodaniennes entre 1976 et 1986 au siège des Archives du Département du Rhône et de la Métropole de Lyon (ADRML). Un premier point d’étape dans une recherche historique qui allie journalistes (Club de la presse de Lyon), monde universitaire (enseignants et étudiants du master d’histoire et de l’Icom de l’université Lyon 2) et pionnières et pionniers des premières radios locales privées. Retour sur cet évènement et rencontres avec des actrices et acteurs de cette période.
Il était temps de faire mémoire, car au fil du temps, les souvenirs s’émoussent et les archives de toutes natures disparaissent. Aussi, l’initiative lancée en juin 2021 par Jean-François Cullafroz et Marc Giouse, tous deux journalistes, revêtait-elle un caractère précurseur et porteur d’espérance pour une recherche qui a connu le 9 mars 2023 à Lyon un premier point d’étape public.
Depuis un an et demi, un groupe de travail composé d’anciens et anciennes des radios libres, de journalistes et d’enseignants et étudiants de l’Université Lyon 2, recherchent de concert sous le couvert du Club de la presse de Lyon et en lien étroit avec les Archives du Département du Rhône et de la Métropole de Lyon.
A l’automne 2021, la recherche s’est approfondie et a adopté un caractère scientifique grâce à l’apport de deux enseignants de l’Université Lyon 2 Louis Lumière : Édouard Lynch, professeur d’histoire, et de Simon Gadras, maître de conférences à l’Institut de la communication et membre du laboratoire Elico . Et entamée avec Adeline Chanellière, archiviste, chargée du dépôt des fonds privés, la coopération s’est poursuivi avec les ADRML, grâce à la présence active de sa collègue Mahaut Faré.
Les archives de toutes natures (papier, affiche, photo, images animées et sonores, documents numériques…) sont collectées, qui viennent s’ajouter aux témoignages des actrices et acteurs des premières radios libres.
Jacques Boulud a participé à la création de Radio Polyphème en 1976 puis de Radio Julie à Bron en 1981. Il témoigne de l’intérêt de la démarche.
Conformément à ses 110 propositions, François Mitterrand libéra les ondes dès son élection à la présidence de la République le 10 mai 1981. Dans la foulée les radios pirates purent émettre sans être poursuivies par la police et brouillées par TDF, et une floraison de nouvelles stations émergèrent sur la bande FM.
Comme le quotidien Le Progrès avec la radio RL 95 (devenue Skyrock puis M40), son confrère Lyon Matin n’a pas voulu rater le coche de ces nouveaux médias et se lia avec Happy Radio (devenue Chic FM puis Fun Radio). Jocelyne Vidal, journaliste, explique la synergie qui existait entre son journal et la station de radio, tous deux installés dans le même immeuble de la rue de la Charité à Lyon.
Il y quarante ans, en novembre 1983, à l’instigation du Club de la presse de Lyon et son président Bernard Elie, du professeur à Sciences po Lyon, Jean-François Tétu, et de Charles Béraudier, président de la Région Rhône-Alpes, se tenait à Charbonnières (Rhône), le 1er Colloque sur les radios libres.
Le fondateur de l’Équipe de recherche de Lyon en sciences de l’information et de la communication (Elico), explique ce qui était et reste les enjeux autour des radios locales privées.
(à suivre)
Notre prochain article :
Radios libres (2) : 9 mars 2023, des témoins se souviennent