Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Primevère, le 33e salon de l’alter-écologie s’est déroulé du 22 au 24 février 2019 au parc des expositions Eurexpo de Lyon à Chassieu (Rhône) avec le même enthousiasme des exposants et une participation toujours soutenue. Parmi la centaine de rendez-vous (débats, conférences, projections de films…), la question lancinante de l’avenir de la planète était partout présente, abordée par le prisme de la vie en réseaux. Plongée dans les allées et sous les chapiteaux au dernier jour de cette rencontre originale.
Il était près de 17 heures et le 33e salon Primevère devait fermer dans deux heures. Dans le chapiteau de la salle orange, la juriste Marie Toussaint était en train de plancher sur les recours juridiques des citoyens face aux multinationales, destructrices de la planète.
Action non-violente mais énergique
Et puis, de gilets jaunes vêtus, des militants du mouvement Cop 21 Alternative non violente sont apparus sur la scène. Avec en main un trophée : un portrait du président de la République décroché quelques jours plus tôt dans une des salles de la mairie du 2e arrondissement de Lyon. Une action à visage découvert qui faisait suite à d’autres interventions à Paris, Biarritz et Ustariz.
L’objectif était clair : attirer l’attention en rappelant à Emmanuel Macron l’urgente nécessité de mesures énergiques pour la sauvegarde de la Terre et de ses habitants.
Après avoir accueilli cette manifestation impromptue, Marie Toussaint, une des promotrices de l’Affaire du siècle, a expliqué comment l’avenir de la planète et les actions qui pouvaient être développées, devait devenir encore plus l’affaire de tous.
La démocratie et l’écologie sociale radicale
Sous un chapiteau voisin, ce sont les fondements de l’écologie que deux intervenants ont conduit une salle violette archi-comble.
Un auteur et un éditeur étaient réunis autour de la figure de Murray Bookchin, un des penseurs les plus importants du 20e siècle en la matière. Vincent Gerber a pris l’écologie radicale pour thème de son mémoire d’histoire à l’Université d’état de Genève.
Depuis dix ans, en parallèle de son travail de journaliste au quotidien Le Courrier, il n’a eu de cesse de creuser ce sujet, notamment au fil de ses articles sur son blog consacré à l’écologie sociale.
Devant 150 personnes, il parle de sa démarche et Jean Princivalle présente la biographie de Murray Bookchin récemment publiée dans une collection rouge où l’on retrouve Franz Fanon, Bernard Noël.
Avec Murray Bookchin, c’est la même veine sociale qui est cultivée.
L’Amourier a publié Ecologie ou catastrophe de la vie de Murray Bookchin, biographie de Janet Biehl, sa dernière compagne, alors que Vincent Gerber avait écrit de son côté Murray Bookchin et l’écologie sociale, titre du dernier livre de Vincent Gerber.
Ces deux ouvrages ont le mérite de montrer que l’action écologiste va bien au-delà des jolies fleurs et des petits oiseaux, et concerne la vie humaine et sociale dans sa globalité. Pour Murray Bookchin, il faut aller à la racine, aux fondations même de la vie en société, comme l’explique Vincent Gerber.
Sur ce terrain, on comprend alors mieux les mouvements sociaux récents, comme celui des Gilets jaunes, qui souhaieent que se renouvelle la démocratie qui nous fait vivre ensemble.
(à suivre)
Prochain article : avec le vin, comment s’y reconnaitre dans la bio ?