Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
A peine plus d’un million et demi d’électeurs le 22 janvier, puis plus 500 000 votes supplémentaires une semaine plus tard, manifestement le peuple de gauche, même divisé, a tenu à montrer qu’il existait toujours. Visite, avec interview à la clé, en pays rural, à 40 kilomètres de Lyon, au pied des vignes de la vallée du Rhône. En pays de condrieu et de côte rôtie, comme dans le reste du pays, le nombre d’élections a été nettement supérieur lors du second tour. Et comme dans le reste de l’Hexagone et des Outremer, Benoit Hamon l’a emporté sans difficulté devant Manuel Valls.
Mes collègues de toutes les formes de presse et leurs médias respectifs n’avaient pas été tendres avec la primaire de gauche. On d’abord brocardé le terme de « belle alliance populaire », puis on a critiqué la participation, bien inférieure à la primaire socialiste de 2011, et bien sûr aux 4 millions de participants de la primaire de la droite. Sans toujours noter que la méthode des primaires, héritière de la tradition politique des USA, avait été implantée en France par le Parti socialiste. En oubliant souvent aussi que pour le premier comme le second tour de la primaire de la Droite et du Centre, au moins 15 % des électeurs étaient issus des rangs de la gauche et s’étaient majoritairement sur Alain Juppé.
Et puis, avec les cafouillages de la proclamation des résultats du premier tour par la Haute-autorité de la primaire socialiste au fil de la soirée et de la nuit du 22 janvier, il était de bon ton de mettre à l’encan l’amateurisme socialiste, il est vrai très expert en marchandages de congrès.
N’empêche, malgré tous ces faits, les électeurs sont venus en nombre dans ce bureau de votre qui réunissait les électeurs d’une poignée de communes rurales. Entretien avec un électeur qui attend des propositions modernes pour la société.
Quel candidat pour que la gauche soit au 2e tour ?
Au soir de ce second tour dominical, c’est une nouvelle antienne qui se poursuit, prolongeant d’ailleurs la voix de l’ancien Premier ministre sur les deux gauches irréconciliables. » Sauront-ils se réunir ? Leurs projets ne sont-ils pas opposés ? Les militant-e-s de l’un sauront-ils soutenir le vainqueur de cette primaire ? », entend-on de la part de collègues de qualité sur des chaînes publiques et mêmes parlementaires.
A Condrieu (Rhône), au terme de moins d’une heure de dépouillement et après avoir transmis les résultats à Paris, on discutait aussi parfois en ces termes. Les bénévoles qui avaient œuvré pour la réussite de la tenue du scrutin commentaient le résultat sans appel de celui que parfois on a surnommé « le petit Benoit ».
Mais, peut-être en ce jour de clôture du festival de la BD à Angoulême, et en cette terre où se tiennent les Vendanges graphiques, était-il fait référence à Benoit Brisefer, le héros du dessinateur Peyo ?
Ici, avec près de 20 % de votants en plus, Benoit Hamon l’a emporté avec 256 voix contre 165 à Manuel Valls. Dans la même proportion que les résultats nationaux programmés dès20h41 avec une victoire de Benoit Hamon avec près de 59 %.
Dans cet ilot de gauche, les militants socialistes dressaient des plans sur la comète pour la suite de la campagne jusqu’au 1er tour de l’élection présidentielle le 23 avril 2017. Un peu à l’écart, Gabriel Montcharmont devisait avec les représentants de la presse locale.Pour celui qui a été maire pendant un quart de siècle, député socialiste pendant dix ans et conseiller général, rien ne doit être mis à l’écart pour que la gauche soit présente au deuxième tour, y compris l’hypothèse Macron. Confidences.