Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste honoraire carte de presse 49272
Les prêtres ouvriers (PO) ont été mis en place par l’Eglise catholique en France à la Libération du pays en 1945. Ils furent arrêtes par le Vatican en 1954, provoquant le désarroi de nombreux chrétiens de gauche. Ils ont été autorisés à nouveau à aller travailler en 1966.Ils étaient alors plusieurs centaines et restent aujourd’hui à peine quarante au travail. Qu’est-ce qu’être prêtre et ouvrier ? Qu’est ce que les PO ont apporté à l’Eglise catholique. Réponse de Georges Fabre, prêtre du diocèse de Lyon depuis 1960 et qui est entré au travail en 1974.
Région après région, des groupes fêtent le 50e anniversaire du redémarrage des prêtres-ouvriers, les PO. C’était le cas à Vénissieux samedi 3 avril à l’occasion d’une journée à la Maison des fêtes et des familles..
Une initiative qui suivait celle qui s’est déroulée à Grenoble à l’automne dernier. « En 1954, il y a une centaine de prêtres-ouvriers en France. Ils reçoivent une lettre-circulaire de leur évêque leur demandant impérativement de ne pas travailler plus de trois heures par jour et de démissionner de tout engagement syndical ou associatif. Le dernier délai pour l’exécution est fixé au 1° mars. L’argument avancé alors par Rome , et que relaient les évêques concernés, s’appuie sur le fait que « le travail en usine ou en chantier est incompatible avec la vie et les obligations sacerdotales ». L’ensemble des PO, à ce moment-là, se trouve devant un choix douloureux qu’ils traduisent en termes de fidélité : fidélité à l’Église ou fidélité à la classe ouvrière. Tous parlent d’un choix impossible », se rappelait Pierre Miot, originaire de Poitiers, et résidant depuis longtemps à la Roche-sur-Foron, en Haute-Savoie.
Un demi-siècle plus tard…
Tout cela se déroulait sous le pontificat de Pie XII. Mais c’était sans compter sur la tenue du concile Vatican II, décidé par Jean XXIII et poursuivi par Paul VI. A l’issue de cette assemblée qui dura quatre ans, un évènement jamais vu depuis le concile de Trente, cinq siècles plus tôt, les prêtres ouvriers furent à nouveau autorisés.
« Peu avant la clôture du concile qui se termine en décembre, les évêques français, réunis en assemblée plénière extraordinaire, approuvent à l’unanimité, avec l’accord du Pape Paul VI, la « reprise », en France, du ministère des PO », poursuit Pierre Miot.
Nombre de prêtres entrèrent donc en usine ou sur les chantiers. Aujourd’hui, la plupart d’entre eux sont retraités et il n’en reste qu’une quarantaine au travail.l.
A l’occasion des funérailles de l’entre d’eux, le Père Henri Morisson, Georges Fabre, Lyonnais, prêtre depuis 1960 et entré au travail en 1974, témoigne de ce ministère original au sein de l’Eglise catholique et au sein du monde ouvrier.
La mémoire d’un prêtre-ouvrier
Henri Morisson était l’en d’entre eux. Après six ans en paroisse à Ste Thérèse de Villeurbanne, il est entrée au travail comme OS. Aux Fonderies et aciéries du Rhône (Far), puis chez Paris-Rhône puis aux Câbles de Lyon. Militant syndical à la CGT, il fut aussi engagé à la Confédération syndicale des familles puis au sein de nombreuses associations pour le logement (Droits pour tous à Bron (Rhône) et au sein du réseau RESF.
Bruno De Seauve, lui aussi Prêtre-ouvrier évoque la mémoire de celui avec qui il a cohabité à Villeurbanne.
L’Institut régional CGT d’histoire sociale Rhône-Alpes a publié un cahier spécial sur les prêtres-ouvriers. Renseignements : 62, rue Chaponnay, 69003 Lyon – Tel. 04 78 95 31 37.
Remarque: le pape François, qu’a t-il vécu et fait lorsqu’il était en Argentine ?
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