Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Lundi 1er mai, la chose était évidente. les rangs de la France insoumise étaient jeunes, déterminés et très combattifs. Du côté des militants du Parti communiste français, les propos étaient plus pondérés. Le débat entre les deux composantes du Front de gauche se sont poursuivis toute la semaine. La presse écrite, audiovisuelle et numérique s’est fait l’écho d’une approche radicalement différente entre les deux militantismes. D’un côté, un appel clair à voter Emmanuel Macron sans ne cautionner en rien son projet et sa politique future, et de l’autre un appel à voter, mais en laissant le choix entre les bulletins blanc ou nul ou le vote pour l’ancien ministre de l’économie. léger décryptage et entretiens avec deux militantes CGT, d’avis radicalement différents.
Avec le recul nécessaire à la connaissance plus complète qu’au dimanche soir du bouclage de l’édition du lundi 24 avril, le quotidien L‘Humanité du lendemain analysait l’implantation et la force du vote en faveur du leader de la France insoumise. Un candidat soutenu par le Parti communiste français et le parti Ensemble. L’article de ma consœur Julia Hamlaoui soulignait que « la question des prochaines législatives apparaît déterminante », mais ajoutait quelques lignes plus loin, que face à l’expression des 450 000 insoumis pour déterminer leur choix du second tour, il n’y avait qu’une réponse « pas une voix pour le FN ».
Voter Macron ou s’abstenir ?
La possibilité de s’abstenir n’était pas manifestement de mise pour les militants communistes, eux-mêmes tiraillés. En effet, dans leurs rangs, les plus jeunes défilaient le 1er mai à Lyon sous la banderole « Travailleurs de tous les pays, unissez-vous » et avec, en alternance, les slogans « Une solution, révolution », « Ni patrie, ni patrons, ni marine, ni Macron ».
Le langage était radicalement différent pour les supporters de la France insoumise. Exemple avec Christine Valentin, candidate aux élections législatives sur la 11e circonscription du Rhône. Arrivée sur place bien avant les camionnettes de la CGT, elle installait une remorque avec les propositions de Jean-Luc Mélenchon qu’elle présentait volontiers.
Le 1er mai, Guylaine, salariée chez Pôle Emploi et militante CGT, était venue grossir les rangs syndicaux. Pour elle manifester était indispensable, comme aller voter le 7 mai. Et pas question de bulletin blanc ou nul. Pour elle, ce sera Macron, même si elle est sans illusion. Explication.
L’édition du week-end de L’Humanité diffusée vendredi 5 mai 2017, disponible sur Internet rappelle sans ambiguïté « Stoppons-là » sur la photo la candidate d’extrême-droite.soulignant que la « condition préalable à la riposte sociale », il faut « préserver la République ».
Les pages qui suivent livrent des témoignages de ceux qui ont fait l’expérience de l’extrême-droite, de la recherche par les jeunes d’un nouveau logiciel face à la banalisation du FN, puis développent un large dossier sur le thème « La science historique est-elle comptable du roman national ».