Reportage de Jean-François Cullafroz journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Alors que le pic de pollution semble avoir quitté Lyon et Paris après 18 jours de pollution, en Haute-Savoie, la pollution reste d’actualité. D’abord, dans la vallée vallée, où on totalise 15 jours continus d’alerte à l’ozone. Un situation climatique qui a même touché la cité d’Annecy réputée pour la pureté des eaux de son lac. Les causes sont connues et les conséquences sont de plus en plus flagrantes pour la population, et notamment les personnes âgées, les enfants et les malades d’affections pulmonaires. Décryptage et témoignages.
Il aura fallu plusieurs alertes des agences spécialisées comme Airparif et Air-Rhône Alpes (Atmo), des restrictions de circulation à Paris, puis Lyon, Grenoble, Bordeaux… pour que l’opinion commence à s’inquiéter sérieusement.
Pourtant, tous les observateurs du climat tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années. Les études des scientifiques du Giec, les préconisations de la Cop 21 sont tous allées dans le même sens : si globalement on ne modifie pas les habitudes de vie et les pratiques industrielles, on court à la catastrophe. Une augmentation globale des températures au delà de 2°, des périodes de sécheresse et des pics de pollution renouvelés seront le lot commun de l’humanité.
La presse régionale alerte au quotidien
Au fil des jours, la presse quotidienne régionale déploie une batterie d’articles qui devraient soutenir notre attention. Ainsi, relatant une étude de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), le quotidien lyonnais Le Progrès soulignait que le pôle Nord connait « un réchauffement deux fois plus rapide que le reste de la planète ».
Entre septembre 2015 et octobre 2015, la température a été de 3,5° au dessus de la celle de l’année 1900. D’où une fonte accélérée des glaces avec les conséquences pour les sols, la végétation, les animaux et la population du Grand Nord et l’augmentation du niveau des océans à la clé.
Cette étude de 61 scientifiques montre que « cette chaleur record a retardé à l’automne le moment où les eaux de l’océan regèlent et a aussi entraîné une fonte étendue des glaces du Groenland et des couches de neige sur le sol », souligne Le Progrès de Lyon..
L’action des écologistes
A Lyon, le pic de particules fines ne semble avoir pris fin que mardi 20 décembre, après plus d’une dizaine de jours de pollution. Pierre Hémon, le président des élus EELV de la Métropole de Lyon, membre de l’agence d’observation de l’atmosphère relevait le week-end passé que le niveau d’alerte 1 restait maintenue car » la qualité de l’air est restée médiocre à mauvaise jeudi et vendredi. La présence de conditions météorologiques très stables couplées à l’augmentation des émissions de polluants liées à l’arrivée des vacanciers dans la région ne permettra pas d’améliorer la qualité de l’air. Celle-ci restera encore médiocre à mauvaise sur la majeure partie de la région « .
Les conséquences pour la santé de toute la population, notamment pour les enfants, personnes âgées et personnes atteintes de maladies pulmonaires et cardiaques sont désormais connues. Au point que des habitants d’Ile de France se sont unis sous la bannière des associations Respire et Écologie sans frontière, accusant les pouvoirs publics de négligence coupable, les mesures, notamment de restriction de circulation n’étant pas assez contraignantes.
Alors que le ciel était magnifiquement bleu et le soleil très présent, le pic de pollution subsistait sur l’agglomération lyonnaise et jusqu’aux plaines de l’Ain. Originaire d’Annecy où il observe l’évolution de la situation climatique, le docteur Thierry Lespine, médecin généraliste qui exerce au pied de la côtière de Dombes, fait le point sur cette question.
Du Dauphiné aux Savoie
Dans la cuvette grenobloise comme en Haute-Savoie, l’inquiétude face à la pollution atmosphérique étai à son comble. Le flot des camions qui empruntent l’autoroute blanche qui conduit au tunnel du Mont-Blanc est une menace pour les populations de cette vallée.
Avec plusieurs milliers de camions qui grimpent la rampe au dessus de Chamonix, le déploiement d’affections pulmonaires et cardiaques est un fait constaté dans ce paysage de rêve au pied des plus hauts sommets d’Europe. Ici, le pic de pollution dure depuis plus de quinze jours sans interruption.
Des élus locaux, conscients des risques encourus par la population, ont entrepris d’inverser le cours des évènements. Ainsi, le maire centriste de Marnaz, Loïc Hervé s’est – il mobilisé depuis plusieurs mois, et mardi 20 décembre encore, il lançait un cri d’alarme
Etat d’alerte entre Vallée d’Arve et bassin annécien
Sénateur, il a initié une commission parlementaire d’enquête sur le coût de la pollution de l’air et président de communauté de communes, il impulse un nouveau réseau de transports public pour endiguer le flot de voitures. Cela ne va pas sans mal et il s’est heurté à l’opposition des petits parons locaux de l’activité du décolletage. Il s’explique lors d’une rencontre au Palais du Luxembourg.
A Annecy, alors qu’il a fallu plusieurs jours pour que les transports publics soient gratuits, à l’appel de quinze associations, la population a manifesté entre la préfecture de Haute-Savoie et la l’Hôtel de ville. Retour au bord du lac avec notre collègue Gérard Fumex et son site d’information locale alternative Librinfo.fr
La pollution aux particules fines, les pics de pollution renouvelés, le dérèglement climatiques et les responsabilités humaines, des questions à suivre de près pour des actions qui inversent les tendances lourdes de notre société.
Bonjour, merci pour ces informations à la fois complètes et intéressantes. 🙂