Reportage de François Dalla-Riva, journaliste honoraire carte de presse 49272
Samedi 22 octobre 2016 à Pélussin (Loire) se déroulait le 2e festival œcuménique de cinéma, placé sous le signe du dialogue tripartite entre le cinéma, l’écologie et la spiritualité. Pour honorer le thème de cette rencontre culturelle accueillie par le CinéPilat, trois temps ont permis au public d’apprécier des films et d’échanger sur eux. Ce festival a recueilli au total la présence de plus de 200 participants. Une audience croissante. Un succès tient sans aucun doute tout à la fois à l’implication de Julie Coquard, la nouvelle directrice du CinéPilat, aux nombreux soutiens à cette initiative, qu’ils soient institutionnels publics ou professionnels agricoles locaux, à l’expérience croissante de l’équipe chrétienne organisatrice, et bien sûr au thème choisi : l’écologie. Explications de détail et témoignages.
La 2e édition du festival œcuménique de cinéma de Pélussin, préparé par les membres des paroisses chrétiennes : catholique (Ste Marie-entre-Rhône-et-Pilat) et de l’Eglise protestante unie de France (Vienne-Roussillon-St Vallier), a consacré une audience croissante. C’est le signe d’une reconnaissance qui se construit au fil des ans pour un festival qui s’est accru dans le temps et dans la programmation.
Les enfants d’abord !
Le festival a débuté par un film qui s’inscrivait dans l’initiative Les Toiles des mômes, développé dans 34 salles art et essai membres du Groupement régional d’action cinématographique,. Pour ce premier temps, une trentaine d’enfants et leurs parents ont découvert en avant-première Les Oiseaux de passage, le dernier film du réalisateur belge Olivier Ringer.
Les Oiseaux de passage est un film très touchant. Il a mis la larme à l’œil du public quel que soit son âge, en explorant l’amitié entre deux petites filles au contact d’un petit caneton. L’histoire s’est développée au fil de ce film, avec en toile de fond une peinture sociale (rapports parents-enfants, séparation d’un couple, attitude de la police), dans un contexte de désinsdustrialisation où les questions écologiques et humaines (capacité des enfants à forger leur avenir) étaient belles et bien présentes.
Cette problématique a été rendue avec une patte cinématographique exceptionnelle mettant en exergue des paysages de terre et d’eau, une alternance ville urbanisée-campagne, des cadrages, dialogues ramassés mais percutants et lumières soignées.
Au terme de cette projection, durant un goûter de produits fermiers locaux, enfants et adultes ont échangé leurs impressions, d’une façon simple mais empreinte d’une grande sensibilité.
Chaque personne et chaque paroisse sont concernées
La conférence de Silvère Lataix, venu de Lyon, a été très charpentée et a donné lieu un dialogue très animé. Le coordinateur national du réseau Bible et création, branche écologique de l’Eglise protestante unie de France a rappelé les fondamentaux de la crise écologique que nous vivons.
Mais c’est avant tout un message d’espérance qu’il a tenu à souligner en rappelant qu’il n’était pas possible de rester spectateur et que les paroisses elles-mêmes, toutes confessions chrétiennes confondues doivent s’engager et inviter leurs membres à rejoindre les mouvements sociaux qui fleurissent un peu partout.
Car une chose est de donner des conseils pour un changement social, une autre est de prêcher pour sa paroisse où doit aussi s’incarner le message de l’Evangile.
Un débat animé a suivi la conférence de Silvère Lataix, entre les spectateurs, auquel André Micoud, sociologue de l’écologie, a apporté son concours.
Mieux-être ou avoir-plus : une recherche croissante de sens
En seconde partie de la soirée, le film En Quête de sens de Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière a donné lieu à un temps très percutant. D’abord, par le choc des images filmées dans différents coins de la planète, de l’Inde au Mexique, en passant par les Etats-Unis et le très hexagonal département de l’Ardèche.
Ensuite aussi, par la force des paroles recueillies et la qualité des exemples mis en évidence, qui attestent toutes du besoin de dépasser le vécu de la société où l’humain n’est plus considéré que comme un consommateur. Face aux multinationales et la course au toujours-plus, les deux amis et réalisateurs ont joint leurs talents respectifs pour mettre en lumière la quête de sens qui jaillit de la profondeur de l’humain.
L’écologie : une réalité partie prenante de la vie quotidienne
Ce long documentaire n’élude pas la question de la conversion individuelle nécessaire et des changements globaux nécessaires que peuvent générer des mouvements collectifs et sociaux. Le débat, qui a d’ailleurs suivi cette projection, entre la centaine de spectateurs présents, a d’ailleurs été particulièrement animé, mettant en lumière plusieurs réalisations locales au niveau de l’agriculture, de l’habitat, du travail, des transports…
Dans la salle, André Micoud était venu en voisin depuis Rive-de-Gier. Celui qui a travaillé toute sa carrière comme sociologue et qui consacré ses études à l’écologie a accepté de livrer son regard sur la prise de conscience croissante de la question écologique par la société au niveau mondial.
Cette deuxième édition du festival oecuménique de cinéma L’Etoile du Pilat devrait avoir des suites. Une première évaluation aura lieu le 19 novembre prochain qui tirera les enseignements et tracera des perspectives.
merci Jean François!