Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse
Les événements se bousculent sur les questions de sexualité dans le monde catholique. Le jour-même où est publié le livre Sodoma sur l’homosexualité dans l’Église catholique, sort sur les écrans le film Grâce à Dieu, la veille de l’ouverture du sommet réunissant à Rome toutes les conférences épiscopales du monde sur les abus sexuels.
Réunir à Rome pendant trois jours et demi 115 responsables des conférences épiscopales des cinq continents pour traiter des crimes sexuels dans l’Église catholique est un fait inédit. Autant dire que nombre des fidèles parmi un milliard et demi de baptisés auront les regards tournés vers le Vatican.
D’ailleurs, au-delà de la présentation du livre Sodoma par l’hebdomadaire Le Point, nos confrères du quotidien La Croix mènent avec courage et constance leur enquête sur les abus sexuels dans l’Église catholique. La couverture de l’affaire Preynat, de la sortie du film de François Ozon, les récentes affaires sexuelles au Chili et aux États-Unis n’ont fait l’objet d’aucune complaisance.
IL faut dire que ces affaires sont graves et ont laissé des traces chez les personnes concernées près d’un demi-siècle plus tard, au point de laisser des doutes dans l’esprit des victimes sur la capacité de l’Église à se réformer. Ainsi, en témoigne François Devaux, président de l’association La Parole libérée; qui dès janvier 2017 « attendait un message fort ».
Et si à Rome, les discussions entre les évêques aboutissent, le poids et l’emprise de l’Église catholique sur la société et les mentalités restera longtemps très prégnantes. François Ozon, réalisateur du film Grâce à Dieu l’a lui-même expérimenté lors du tournage entre Rhône et Saône.
Affaire à suivre d’ici dimanche prochain, tout en soulignant que le temps de l’actualité et des médias n’est pas le temps d’une Église bimillénaire. En attendant, on peut aller voir sans crainte le film Grâce à Dieu qui est à l’affiche depuis hier dans plus de 300 salles de cinéma dans l’Hexagone. Hier, ce dernier long métrage de François Ozon a totalisé 2 600 entrées dans 30 salles parisiennes.