Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
La 11e édition de Novembre des canuts se clôturera ce dimanche 25 novembre par une balade urbaine sur les pas des mutuellistes qu ont marqué l’histoire des soyeux lyonnais et du quartier de la Croix-Rousse. En préambule à cette bambane, des débats se sont succédé ce samedi 24, entre la mairie du 4e arrondissement de Lyon, la Condition des soies et la bibliothèque municipale de la Part-Dieu. Retour sur le Grand débat qui s’est déroulé vendredi 23 en présence d’une cinquantaine de participants.
Le bouquet final a été ouvert dès vendredi 25 novembre avec une table-ronde sur le défi de la solidarité.
Quatre acteurs de la mutualité et de la coopération étaient réunis pour dialoguer avec le public. Se trouvaient côte à côte pour dialoguer avec le public Antoine Di Ruzza, ex-président de la Mutuelle de RVI, Stéphane Marchand-Maillet, délégué Rhône de la Mgen, Michel Rohart, directeur de l‘Union régionale des Scop Auvergne-Rhone-Alpes, Armand Rosenberg, président de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire. Le débat sera modéré par Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel et militant syndical CFDT.
La première réaction recueillie est celle d’une professionnelle de santé. Le contexte économique est tendu et la solidarité mise en œuvre par les mutuelles doit faire face à la recherche de profit par les assurances privées.
Sylvie Gibert estime indispensable que les usagers de la santé soient responsabilisés, par exemple en leur faisant connaître le cout exact des soins qui leur sont prodigués, notamment quand ils sont pris en charge totalement par la Sécurité sociale et leur mutuelle.
Un accès pour tous aux soins de santé
Du côté des mutuelles, qu’elles soient nationales comme le Mgen, ou d’entreprise, l’objectif reste la même : favoriser un accès pour tous aux établissements de soins, quels que soient les ressources.
Antoine Di Ruzza, ex-président de la 525e société mutualiste du Rhône, propre à l’entreprise Renault-Trucks (anciennement Berliet puis RVI), expose les enjeux de la solidarité mise en œuvre par la Mutualité, qui protège aujourd’hui 30 millions de personnes.
La solidarité dans le monde de l’économie
Le mutuellisme, ce ne sont pas que les mutuelles pour couvrir les risques en matière de santé, automobile, habitation… Mais c’est aussi en matière économique des sociétés coopératives ouvrières de production (Scop) ou des sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic). Une illustration de ce qu’on appelle l’économie sociale et solidaire.
Michel Rohart est le délégué régional Auvergne-Rhône-Alpes des Scop expose la réalité de cet élan solidaire au quotidien, qui se concrétise souvent lorsque es entreprises connaissent des difficultés pour continuer à vivre.
La réalité de cette solidarité concrétisée au 19e siècle avec les premières mutuelles à Grenoble ou à Lyon, comme la société de devoirs mutuels lancée par le canut Pierre Charnier, s’incarne aussi par des actions populaires sur les territoires.
C’est le cas à Trévoux (Ain), où brasserie fabriquant des bières locales, librairie, café, cinéma figurent parmi les réalisations en Val de Saône et sur le plateau des Dombes. Armand Rosenberg est un des animateurs de ce mouvement entre Rhône et Bresse. Il préside aussi la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire qui réunit 500 structures dans la deuxième région économique française.
Demain dimanche, le point d’orgue de cette 11e quinzaine Novembre des canuts se déclinera en deux temps.
Tout d’abord, dans la fidélité à la tradition inspirée par le militant croix-roussien Robert Luc, une bambane, promenade urbaine, partira du plateau, devant la statue de Joseph-Marie Jacquard et arpentera la colline sur les pas des mutuellistes. Les comédiens de la Compagnie Chien jaune feront revivre l’histoire des canuts, avec un texte et sur une mise en scène de Valérie Zipper.
Tout devrait se terminer par un mâchon lyonnais dans les locaux de la compagnie, à deux pas du siège de Soierie vivante qui fête ses vingt-cinq ans et dont on pourra visiter l’atelier et découvrir les métiers à tisser qu’elle protège et entretient.