Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Dimanche 29 septembre 2024, la salle de spectacles de la Maison de la culture arménienne de Vienne (Isère) était pleine pour accueillir le trio de cordes Tessella. Cet ensemble de musiciens, tous enseignant.e.s en conservatoire, a mis à l’honneur des compositeurs variés, chantres de la musique classique comme des traditions populaires d’Europe centrale. Rencontres avec des interprètes de talent au fil de leur récital isérois, avec des créations toutes spéciales pour l’occasion du chef d’orchestre et violoniste Haïk Davtian.
Il faut grimper les escaliers qui mènent au 2e étage de la maison de la culture arménienne, dans la salle Rishan Reshidian… Mais, sous les combles voisins du théâtre antique, non seulement la vue sur la ville de Vienne est splendide, mais la qualité du spectacle musical qui était offert en ce dimanche 29 septembre 2024 ne faisait en rien regretter l’effort accompli…
Comme un chant cueilli sur la place du marché
Tessella signifie mosaïques, et telles des pièces de l’art gallo-romain, le trio a juxtaposé des œuvres complémentaires au fil d’une dizaine de petites pièces débutées sous les auspices de la Sérénade opus 25 du grand Ludwig. A l’issue d’une heure e concert, les trois cordistes ont interprété Hoy Nar, un chant qui évoque la rencontre de jeunes gens, garçons et filles, sur la place à l’heure du marché…
Comme d’autres compositeurs européens, Beethoven et Dvorak par exemple qui figurent au programme du trio Tessella, Komitas, prêtre et musicien arménien, a su collecter des morceaux de la tradition populaire pour les faire entrer dans le registre classique.
Explorant ce patrimoine, Haïk Davtian, est un ancien premier prix de violon et de musique de chambre du Conservatoire national supérieur d’Arménie en 1985,obtenu au terme de quatre années d’études d’instrument et avant quatre de direction d’orchestre à Erevan. Marié à une Française et papa de deux filles, il fait connaître avec passion les recherches du Père Komitas et son collègue Tatoul Altounian, hérauts de la musique arménienne au 20e siècle.
Membres à part entière d’un trio de cordes
Haïk Davtian présente l’ensemble Tessella qu’il forme à parts égales avec ses consœurs Catherine et Sophie Ribrault. Celui qui a choisi la France comme patrie d’adoption, rappelle l’importance de promouvoir la musique arménienne au sein de l’Europe, une entité politique indispensable pour la survie de l’Arménie, historiquement premier royaume chrétien.
Ce violoniste et chef d’orchestre talentueux multiplie les adaptations de musiciens de son pays d’origine, sans pour autant négliger la musique contemporaine arménienne.
Catherine et Sophie Ribrault ont à l’heure actif une longue pratique musicale. Flûtiste, Catherine Ribrault , membre de l’Orchestre de chambre de Nouvelle Aquitaine, exerce son enseignement à Niort (Deux-Sèvres).
Comme elle, sa sœur Sophie, violoncelliste, évolue entre répertoire baroque et romantique. Enseignante au Conservatoire à rayonnement intercommunal Michel-Slobo de Torcy , elle s’emploie à mettre en valeur les sonorités de son instrument à cordes dont on se plait à dire qu’il est le plus proche de la voix humaine.
Toutes deux évoquent leur parcours musicale et professionnel au sein de l’ensemble Tessella.
(à suivre)
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