Reportage de jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Organisé par la CFDT et les universités de Lyon, le colloque CFDT 1968-2018, Transformer le travail, transformer la société ?, ouvrira les 21 et 22 mars, une série de rencontres autour du mouvement social de mai-juin 1968. Avec le syndicat étudiant Agel-Unef et avec le PSU, parti politique, dans le Rhône, la CFDT a occupé une place originale dans ces événements. La remise en cause de la hiérarchie, la promotion du pouvoir ouvrier et étudiant, et la popularisation de l’idée d’autogestion ont été les vecteurs d’une action commune qui trouve ses racines dans la lutte unitaire pour l’indépendance de l’Algérie. Eric Gerbe était tout à la fois adhérent de l’Unef et militant du PSU et de sa branche des Etudiants socialistes unifiés (Esu). Il évoque son action en mai-juin 68, les valeurs et intuitions qui ont porté le mouvement, et l’engagement qui a marqué son parcours depuis cinquante ans.
Fils de pasteur protestant réformé, étudiant en géographie à la faculté des Lettres de Lyon, Eric Gerbe était bien évidemment dans les assemblées générales de la fac et dans les manifestations initiées par l’Agel-Unef, seule ou en lien avec les syndicats de salariés, notamment la CFDT, et avec le soutien des partis politiques dont le PSU. Il se souvient.
Une lignée militante, le virus de l’engagement
Le virus militant était le propre de la famille Gerbe, installée à Caluire. Son papa était un pasteur de l’Eglise réformée de France, auteur de Christianisme et révolution, et sa maman Suzanne, fut plusieurs fois candidates aux élections législatives sous le sceau du PSU.
Eric s’est inscrit dans cette lignée d’engagement en adhérent à 18 ans au PSU. C’est, donc en tant que membre des Etudiants socialistes unifiés et adhérent à part entière du parti, qu’il a participé aux actions du mouvement de mai-juin 68.
Les 21 et 22 mars 2018 dans le cadre du Grand Amphi de l’Université de Lyon, une quarantaine de militants syndicaux et politiques et des universitaires confronteront leurs points de vue sur les cinquante années qui ont suivi mai 68 dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le colloque CFDT 1968-2018 sera ouvert par Pierre Bauby et Gérard Lenoir qui étaient respectivement présidents de l’Unef à Lyon et Clermont-Ferrand. Il sera conclu par Paul Bacot, qui a été le premier étudiant lyonnais à soutenir un mémoire de DEA sur la CFDT du Rhône en mai 68 à Lyon et sera ensuite enseignant à Sciences po Lyon.
Renseignements : 06 07 94 76 65