Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
On sait l’impact qu’a eu le conflit des salariés de l’entreprise horlogère Lip quand en 1973, les salariés de l’usine de Palente à Besançon décidèrent d’occuper leur entreprise, et de fabriquer, vendre et se payer avec les pièces réquisitionnées par le personnel. Mais rien ne se serait passé ainsi si une longue tradition syndicale ne s’était développée, notamment à l’instigation de la CFDT. Les 21 et 22 mars prochain, à l’Université de Lyon, se tiendra le colloque CFDT 1968-2018 où l’exemple donné par les salariés bisontins ouvrira le débat sur la place des salariés dans la gestion de leurs entreprises.
Lip a marqué l’histoire sociale française des années 70. Lip, c’est aussi un grand moment de l’histoire de la CFDT et du PSU. Ceux qui avaient été des acteurs originaux en 1968 avec les étudiants de l’Unef, se sont retrouvés côte à côte lorsque le PDG Jacques Saint-Esprit déposa le bilan de cette entreprise qui avait été aux avant-postes de l’industrie horlogère.
Lorsqu’en 1939, il prit la direction de l’entreprise créée par son grand-père, Fred Lipmann, se montra un dirigeant visionnaire. Mais trente ans plus tard, il n’en allait plus de même, et les militants syndicaux qui suivaient de près les comptes de l’entreprise avaient senti la catastrophe arriver.
Roland Vittot et Charles Piaget étaient parmi les responsables de la section CFDT. En plus d’être syndicalistes, ils étaient aussi encartés au Parti socialiste unifié (PSU) et de surcroît des chrétiens, membres de l’Action catholique ouvrière (ACO)
Le 21 mars prochain, lors du colloque CFDT 1968-2018, une table-ronde s’instaurera sur le thème « Les salariés prennent en main leurs affaires ». Pour alimenter le débat, Roland Vittot apportera son témoignage dont nous donnons un extrait dans cet article. Un entretien que nous avons mené à son domicile le 3 février 2018 en compagnie de Laurent Villette, rédacteur en chef de La Voix du Jura.
En Auvergne-Rhône-Alpes, les exemples de reprise d’entreprise ne manquent pas; De Lejaby (Rhône) à Fontanille au Puy-en-Velay (Haute-Loire) et la Librairie des Volcans à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), de Bosch à Vénissieux (Rhône) à Alpine Aluminium à Cran-Gevrier (Haute-Savoie), les actions pour maintenir les emplois en sauvant l’activité sont nombreuses, le plus souvent à l’initiative de la CFDT.
Lors de cette table-ronde, Michel Rohart, délégué régionale des Scop témoignera de son expérience. Dans ce cadre, la question de la préparation de la transmission d’entreprise sera bien présent.
Colloque ouvert à toutes et tous : 21 et 22 mars 2018 (9h-18h) : Grand amphithéâtre de l’Université de Lyon – 32 rue Pasteur Lyon 7e.
Renseignements : 06 07 94 76 65 et cfdt1968.2018@gmail.com