Par Karim Lafairouz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien de Genève)
Rassembler 5 000 personnes par un samedi gris et pluvieux, n’était pas évident d’autant que l’émotion générée par les images et films de violences policières était retombée. N’empêche, les menaces sur les libertés publiques reste et celles et ceux qui sont venus défiler en étaient bien conscients. Et ces craintes se conjuguent avec les actions féministes ou contre le racisme. Reportage, échos sonores et entretiens le 5 décembre entre la place Maréchal Liautey et la place Bellecour.
A l’aune de ce qui s’est déroulé sur tout le territoire hexagonal, la troisième marche lyonnaise des libertés s’est déployée sans difficulté. Certes, il a fallu deux heures pour parcourir les deux kilomètres qui séparent la place du Maréchal Liautey dans le 6e arrondissement à la place Bellecour dans le 2e…
Mais il a fallu compter avec quelques heurts sans gravité entre jeune encapuchonnés de noir et un escadron de la gendarmerie. Avec feux de Bengale, jets de projectiles et réponse avec réponses avec grenades lacrymogènes.
Mais dans ce cadre, les slogans restaient les mêmes : « Retrait de loi Sécurité globale »
Les textes gouvernementaux jugés liberticides par le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France, illustrent des violences pratiquées depuis longtemps à l’égard des jeunes des banlieues et reconnues par le président de la République lors de on entretien avec le média en ligne Brut.
Myriam Bouhouta, dont son frère Mehdi a été tué par un policier, attend toujours qu’après la reconstitution des faits, un procès puisse avoir lieu.
Lors de cette troisième marche, une parlementaire était présente aux côtés des manifestants. Raymonde Poncet, sénatrice EELV du Rhône, avait rencontré avant le défilé l’Intersyndicale des journalistes CFDT-CGT-FO-SNJ, en compagnie de son collègue sénateur Thomas Dossus, lui aussi écologiste.
Ils rapporteront au Sénat, en commission comme en séance plénière les préoccupations des journalistes, des organisations des droits de l’homme et de la population en général, tous inquiets pour les libertés publiques.
La discussion de la Loi LREM sur la sécurité globale adoptée le 21 novembre 2020 à l’Assemblée nationale, ne viendra qu’en février en commission au Sénat, puis mi-mars en séance.
D’ici là, la contestation ne devrait pas faiblir, comme en témoigne Mouloud Aissou, journaliste à France 3 Auvergne-Rhône-Alpes et délégué du SNJ-CGT.
Des prochains rendez-vous devraient avoir lieu en janvier, contre la loi Sécurité globale, le Schéma national du maintien de l’ordre, les décrets du 4 décembre 2020 et le projet de loi sur les valeurs républicaines.
Mais d’ores et déjà, les mobilisations sur d’autres sont programmées . Dès mardi 15 par les artistes devant la Direction régionale des affaires culturelles à Lyon, puis à Paris avec les personnels soignants.
(à suivre)
Libertés publiques : en 2021, dans la rue et au Sénat