Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Le mouvement de grogne entamé le 12 septembre trouvera-t-il sa conclusion ce jeudi 28 avec les manifestations de retraités ? Les ordonnances désormais promulguées n’impactent pas les retraité-e-s, et ce sont donc les questions de revenus, taux de CSG sur les retraites et taxe d’habitation qui seront principalement au cœur de la journée de protestation de ce jeudi. Une protestation à laquelle le CFDT ne s’associera pas nationalement. Décryptage et rencontre avec un syndicaliste CFTC.
Comme le montrait l’analyse développée dans le journal de 20 heures de France 2 en ce mercredi 27 septembre, si les très hauts revenus seront bénéficiaires des différentes mesures prévues par le projet de budget 2018, il n’en ira pas de même des retraités aux revenus moyens dont le pouvoir d’achat sera mis à l’épreuve.
Le pouvoir d’achat en berne
C’est l’objet de l’appel lancé il y a plusieurs semaines par une intersyndical menée par la CGT avec à ses côtés la FSU, la CFTC, la CGC, FO, LSR, Solidaires, la Fédération générale des retraités.Pour ce collectif d’organisations, c’est le passage du taux de CSG prévue de passer de 6,6 à 8,3 % qui en cause, car sont de 204 à 408 € par an que perdraient des retraités qui gagnent entre 1 000 et 2 000 € par mois.
A cela, les syndicats contestataires ajoutent la disparition des emplois aidés et la baisse de l’APL, et la revalorisation des pensions de 0,8 % au 1er octobre n’a pas arrêté leur protestation.
Parmi les syndicats qui appellent à manifester, il y a la CFTC, une confédération qui ne figure pas parmi les plus revendicatives des organisations syndicales. Jean-Paul Saby, militant su syndicat CFTC des retraités du Rhône, rencontré lors du Salon des comités d’entreprise, explique pourquoi il sera dans l’action.
La CFDT opposée nationalement aux manifestations
Nul doute que la grogne des retraités ne datent pas des mesures du gouvernement d’Emmanuel Macron. déjà, sous le quinquennat de François Hollande, les retraites ont été contenues et la pilule est mal passée. Aussi, même si la CFDT a approuvé la reprise par le gouvernement d’un certain nombre de ses propositions, certains de ses militants n’ont pas accepté la succession de maladresses du gouvernement d’Edouard Philippe depuis mai dernier.
Ainsi, faut-il expliquer la position des retraités CFDT du Rhône qui rejoindront jeudi 28 septembre le cortège de neuf autres organisations de retraités, en développant et diffusant ses revendications propres.
Au plan national, l’Union confédérale des retraités CFDT n’appelle pas à manifester. En effet, si elle marque son désaccord face à l’iniquité de traitement de la hausse de la CSG, » la CFDT-Retraités ne peut pas s’associer à un mouvement dont les mots d’ordre sont confus, et souvent sans rapport avec les problèmes des retraités sous couvert d’un appel contre la CSG « , a-t-elle déclaré le 15 septembre.
A Lyon, manif entre l’opéra et la préfecture
Rappelant que comme la confédération CFDT, l’UCR n’a jamais remis en cause l’aspect universel de la CSG, elle dénonce l’attitude de la CGT, qui » depuis de nombreux mois, tente une politique d’isolement à notre égard en faisant alliance avec d’autres organisations minoritaires ou associatives « , soulignant que des équipes locales sont interpelées pour participer à des réunions syndicales préparatoires dans le but de créer la division au sein de la CFDT.
Entre Rhône et Saône, le cortège partira de l’opéra de Lyon à 14 heures, et se rendra à la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes.