Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Après un an de préparation, trois amoureux de la presse ont relancé en juillet 2023, Le Crestois, un hebdomadaire centenaire, véritable institution dans le Val de Drôme. Vendredi 24 novembre 2023, dans le cadre du Cercle militaire Général Frère de Lyon, Laure-Mériem Rouvier, Clément Chassot et Perrine Quenu ont levé le voile sur leur aventure et leurs projets devant des consoeurs et confrères. Pendant une heure et demie, ils ont planché lors de la conférence annuelle de l’association des journalistes de la presse lyonnaise. Rencontre et entretiens avec un trio courageux et déterminé.
L’AJP, association des journalistes de la presse lyonnaise, tient désormais deux réunions plénières de ses adhérents : l’assemblée générale et une conférence annuelle. C’est à l’occasion de sa réunion d’automne que cette association plus que centenaire, avait invité un autre centenaire : l’hebdomadaire Le Crestois, repris en 2022 par une équipe de jeunes professionnels.
Laure-Mériem Rouvier est entrée de plein-pied dans le monde de la presse après être passé par le Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ) où elle a effectué sa reconversion.
C’est un sauvetage qu’elle a organisé en réunissant trois ami.e.s qui ont été convaincu.e.s de racheter un média qui s’apprêtait à mourir, 122 ans après sa fondation par Joseph «Salem» Bruyère, aïeul de la famille Bourde. La directrice de publication raconte cette reprises qui s’est effectuée avec la complicité de Jean-Baptiste Bourde, héritier du fondateur de ce journal local drômois. qui reprit ensuite le flambeau.
Clément Chassot a un beau parcours dans la presse locale, généraliste (Le Dauphiné Libéré) comme dans des médias engagés, à l’instar du Ravi. Alors, passer d’un mensuel méridional comme Le Ravi à un hebdo tel Le Crestois a-t-il été une transition facile ?
Ce jeune confrère narre son arrivée en septembre 2022, venant de Marseille (Bouches-du-Rhône) pour se poser à Crest (Drôme). Il détaille aussi la ligne rédactionnelle qu’il impulse et souhaite voir coller au public fidèle du journal et aux nouveaux lecteurs-trices qu’il convient d’agréger afin de s’inscrire dans la durée.
Perrine Quenu a longtemps œuvré dans la décoration pour les musées dans la capitale des Bouches-du-Rhône. C’est de là qu’elle est venue prêtée main-forte à trois collègues au sein d’une société coopérative ouvrière de production (Scop). C’est avec des capacités de gestion qu’elle est arrivée au Crestois pour faire perdurer et se développer ce journal qui, après 6 400 numéros, risquait bien de rendre l’âme. c’est justement cet esprit de la basse vallée de la Drôme qu’elle va contribuer à diffuser en rayonnant sur une quarantaine de communes avec un tirage hebdomadaire de 3 000 exemplaires.
Administratrice de l’hebdomadaire, elle détaille les objectifs qu’elle entend poursuivre. Un suivi rigoureux de la vie locale, la collecte de sources publicitaires, la publication d’annonces légales et une diversification sur Internet figurent au menu, avec des coopérations avec d’autres médias, audiovisuels par exemple.
Outre l’achat au numéro dans une vingtaine de points de vente fidèles, ou par abonnement, le public peut aussi aider le journal en souscrivant une part sociale, comme l’a fait le Fonds pour une presse libre et en adhérant à l’association des amis du Crestois.
Renseignements et contacts :
52 rue Sadi Carnot, 26400 Crest Tél : 04 75 25 00 82 – https://le-crestois.fr/index.php/pratique/abonnements
(à suivre)
Notre prochain article :
L’association de le presse lyonnaise : une centenaire toujours active