Hrant Dink : l’honneur de la presse internationale

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Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272

Une cinquantaine de personnes représentant les journalistes, les élus lyonnais et la communauté arménienne ont rebndu hommage au journaliste Hrant Dink, dix ans après son assassinat (© Pierre Nouvelle).

Une cinquantaine de personnes représentant les journalistes, les élus lyonnais et la communauté arménienne ont rendu hommage au journaliste Hrant Dink, dix ans après son assassinat (© Pierre Nouvelle).

Il y a dix ans, le 19 janvier 2007, le journaliste et écrivain Hrant Dink était assassiné au pied du journal Agos. Dans l’hebdomadaire qu’il avait fondé, ce confrère turc d’origine arménienne agissait concrètement pour que les différentes communautés continuent à se parler, et que du côté de la population turque et kurde, on reconnaisse le génocide arménien de 1915. C’est cette démarche intellectuelle qui lui a valu la vie. A Lyon, dans une ville marquée par la Résistance (entre 1940 et 1944), et par la protection qu’elle a apportée ) la presse parisienne entre 1940 et 142, la communauté arménienne est importante et active. Aussi, le 10e anniversaire du crime perpétré contre notre confrère ne pouvait passer inaperçu. retour sur un hommage qui s’est déroulé dans le quartier de la Confluence, au pied des sièges des médias de la presse écrite et audiovisuelle.

Il revenait aux journalistes d'ouvrir l'hommage rendu à Hrant Dink à Lyon dix après le crime dont ila été victime. ici, Janine paloulian après le dépôt de gerbe au pied du nom de sa rue (© Pierre Nouvelle).

Il revenait aux journalistes d’ouvrir l’hommage rendu à Hrant Dink à Lyon dix après le crime dont ila été victime. ici, Janine paloulian après le dépôt de gerbe au pied du nom de sa rue (© Pierre Nouvelle).

Jeudi 19 janvier 2017, le Club de la presse de Lyon et les élus de la Ville de Lyon rendaient hommage à Hrant Dink, journaliste turc d’origine arménienne assassiné au pied de son journal Agos à Istanbul le 19 janvier 2017. C’était bien le moins que pouvaient faire cette association professionnelle rhodanienne et la municipalité lyonnaise socialiste de Gérard Colomb, qui étaient soutenus pour cette initaitive par un représentant des fédérations européenne et internationale des journalistes, en la personne de Jean-François Cullafroz.

La cérémonie avait lieu au pied de l’antenne régionale de RTL, et à proximité des studios de radio Espace, du quotidien régional Le Progrès et des plateaux de la télévision Euronews.

L'hommage rendu à notre collègue turc d'origine arménienne avait lieu à promiste du siège du quotidienrégional Le progrès, dont le PDG Pierre Fanot, était présent (© Pierre Nouvelle).

L’hommage rendu à notre collègue turc d’origine arménienne avait lieu à promiste du siège du quotidien régional Le progrès, dont le PDG, Pierre Fanot, était présent (© Pierre Nouvelle).

Un soutien des premières heures qui se poursuit fidèlement

Janine Paloulian, présidente du Club de la presse de Lyon en 2007, était à l’origine de la nomination de la rue Hrant Dink. Dix ans plus tard, c’est elle qui a sollicité, à nouveau, la municipalité lyonnaise et son premier magistrat.

Cette consœur, qui a fait toute sa carrière entre Rhône et Saône, elle-même d’origine arménienne est revenue sur la personnalité de Hrant Dink et sur la façon dont il exerçait son métier de journaliste.

L’aide internationale aux journalistes turcs

Entre les allocutions de Janine Paloulian, au nom du Club de la presse de Lyon et de Georges Képénékian, premier adjoint au maire de Lyon, Jean-François Cullafroz, membre de la CFDT-Journalistes, a délivré un message de solidarité des Fédérations européenne et internationale des journalistes. Ces organisations syndicales regroupent en France,  les syndicats SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes.

En France, ces syndicats  ont multiplié les démarches auprès de l’ambassade de Turquie et du ministère français des affaires étrangères. En particulier, depuis cet été, où le coup d’état manque a conduit le président Erdogan à accroître les arrestations de militaires, universitaires, journalistes.

Du côté de la FIJ et de la FEJ, l’action en faverur des journalistes turcs était encore à l’ordre du jour le 21 octobre dernier, pour une journée de solidarité  au cours de laquelle les journalistes libres ont pu parrainer des journalistes emprisonnés en Turquie via les réseaux sociaux.

La libération des 120 journalistes emprisonnés en Turquie est indispensable

La mobilisation s’est prolongée le 5 novembre, quand neuf journalistes et dirigeants du journal Cumhuriyet étaient placés en détention préventive, puis il y a un mois et demi, à l’occasion d’un meeting des Fédérations européenne et internationale des journalistes des Balkans et d’Europe de l’Est à Istanbul. Dix journalistes internationaux et une quinzaine de journalistes locaux ont manifesté leur solidarité envers plus de 120 journalistes turcs emprisonnés sous l’état d’urgence.

 

Georges Képénékian, premier adjoint de la municipalité de Lyon est très sensible aux questions de presse. Lui-même d’origine arménienne, il a accepté de préciser son approche de la question.

Pour lui, pas question de négliger la responsabilité des élus locaux pour faire que la situation du peuple turc et de la presse recouvrent leur pleine liberté et une démocratie renouvelée. est revenu sur la personnalité de Hrant Dink et sur la façon dont il exerçait son métier de journaliste.

Aujourd’hui, la démocratie est en danger aux portes même de l’Europe,et les dernières mesures annoncées par le président Erdogan ne peuvent qu’inquiéter. Cela est aussi notre responsabilité, à nous journalistes, responsables de médias, responsables politiques, d’ONG et d’associations et professionnelles et de syndicats de faire que la Turquie réinstaure une vie démocratique.

L'assasinat de notre collègue Hrant Dink a sonné le tocsin d'une presse muselée et d'une démocratie bafouée chaque jour un peu plus en Turquie (© Pierre Nouvelle).

L’assassinat de notre collègue Hrant Dink a sonné le tocsin d’une presse muselée et d’une démocratie bafouée chaque jour un peu plus en Turquie (© Pierre Nouvelle).

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