Article de Hammady Chérif Bah, Thierno Moussa Bah et Jean-François Cullafroz, journalistes guinéens et français
Comme dans nombre de pays africains, la liberté de la presse et le libre exercice de la profession de journalistes restent difficiles. En Guinée, des journalistes de l’audiovisuel privé ont décidé de relever le défi en créant un syndicat de salariés.Thierno Moussa Bah est l’en d’entre eux. Actuellement en stage à l’Université Lyon2 pour une formation permanente, grâce à l’association lyonnaise Reporters solidaires, nous l’avons rencontré en compagnie de son collègue et ami Hammady Chérif Bah.
La Guinée est un pays de l’Afrique de l’ouest, indépendante depuis 1958. Avec Conakry pour capitale, le pays couvre une superficie de près de 250 000 km2 pour une population estimée à plus de 12 millions d’habitants. Elle est composée de quatre régions naturelles qui sont la Basse-Guinée, la Moyenne-Guinée, la Haute Guinée et la Guinée forestière.
En ce qui concerne la presse, les émetteurs d’information et de divertissement ont été libéralisés en 1991 pour la presse écrite, et à partir de 2005 pour les médias audiovisuels. Un peu plus d’une dizaine de groupes de presse existent et couplent généralement à minima un média de presse écrite et une radio ou un site web.
Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a été officiellement lancé le 24 août 2015 à la Maison de la presse de Conakry. Thierno Moussa Bah, travaille dans la première radio privée de Conakry qui emploie quarante personnes. Il est l’un des journalistes qui s’est lancé dans la défense des droits de ses collègues, journalistes et non-journalistes.
Cette initiative a été prise après une enquête menée dans 30 radios privées commerciales et communautaires émettant à Conakry et à l’intérieur du pays par l’Association des jeunes reporters (AJR), et qui a décrit la réalité vécue par un millier de journalistes guinéens. Thierno Moussa Bah explique la situation actuelle de ses consœurs et confrères de Guinée-Conakry.
Les journalistes de Guinée-Conakry appellent à l’aide…
Dans un rapport publié par l’AJR, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, célébrée le 2 mai de chaque année, on relève que sur 30 radios privées de Conakry et de l’intérieur du pays, seules deux radios ont signé un contrat de travail avec leurs employés, 11 respectent le Salaire minimum interprofessionnel garanti et trois parmi les 30 radios ont immatriculé leurs employés à la Caisse nationale de sécurité sociale.
A peine mis en place, le Syndicat des professionnels de la presse a exprimé le besoin d’un partenariat avec d’autre syndicat à travers le monde pour renforcement les capacités des membres du bureau et de l’ensemble des membres de cette première structure syndicale de la presse privée.
Ce nouveau syndicat de journalistes dans le paysage mondial devrait bénéficier du soutien de CFDT-Journalistes, un premier contact ayant eu lieu à Lyon dans le cadre du village de la solidarité internationale entre Thierno Moussa Bah (SPPG) et Jean-François Cullafroz (CFDT-Journalistes).
Le nouveau syndicat guinéen à Conakry devrait aussi pouvoir compter sur le soutien de la Fédération internationale des journalistes, de son bureau Afrique et du Syndicat des journalistes et professionnels de la communication sociale de Guinée-Bissau (Sinjotecs).