Suite à la fermeture autoritaire de la radiotélévision grecque ERT par le Premier ministre Antonio Samares, des mouvements de solidarité se sont développés dès le lendemain à Paris, en France, et dans le monde entier. Il reste que la situation des 2 500 salariés de la radiotélé publique grecque n’est pas réglé. La vigilance reste donc de rigueur, souligne Vicky Skoumbi. . Comme elle nous l’avait confié le 12 juin dernier, la rédactrice en chef de la revue Alétéia(αληthεια) invite à poursuivre la solidarité avec les personnels qui occupent leurs lieux de travail depuis bientôt vingt jours.
Par Vicky Skoumbi
C’est en grande partie grâce à ce formidable mouvement de solidarité que ERT peut continuer à émettre. Mais l’extraordinaire reprise par le personnel d’ERT de leur outil de travail qui a permis d’assurer une forme de continuité du service public évolue actuellement sur le fil du rasoir parce qu’elle est exposée au danger d’une intervention policière violente.
En effet une évacuation musclée du siège d’ERT pourrait intervenir dans les jours voire dans les heures qui suivent. Vendredi 21 juin, Yannis Stournaras, ministre de l’économie, a sommé les employés d’ERT d’évacuer le siège de la radiotélévision grecque. Comble de l’ironie, le ministre n’a pas manqué de reporter la responsabilité pour la non application de la décision du Conseil d’Etat qui ordonnait la réouverture immédiate d’ERT, sur ses propres salariés au moment-même où ceux-ci continuent à émettre grâce à la formidable chaîne de solidarité.
Selon le ministre, le personnel d’ERT empêcherait par sa présence sur les lieux la reprise des émissions ! Les salariés d’ERT refusent catégoriquement de quitter les lieux et d’abandonner leur postes de travail en expliquent que par leur présence ils défendent aussi les locaux et les équipements techniques, qui n’appartiennent nullement au gouvernement mais au peuple grec qui les a financés. Ils lancent un appel à tous ceux qui ont manifesté leur solidarité partout dans le monde de ne pas baisser la garde car l’avenir d’ERT risque de se sceller par une intervention violente de la police aux conséquences incalculables non seulement pour l’audiovisuel public grec mais aussi et surtout pour la démocratie.
En même temps, dans une motion votée par l’assemblée générale de ERT 3 (la chaîne de Salonique et du Nord de la Grèce), les salariés se disent décidés de continuer la lutte « pour qu’ERT reste ouverte, libre et indépendante » tout en exigeant le maintien de toutes les places de travail. Ils s’opposent unanimement à toute tentative gouvernementale de réduire les effectifs et/ou de réembaucher une partie seulement du personnel actuel au nouveau organisme public en préparation quelle que soit la formule adoptée.
Aujourd’hui plus que jamais ERT a besoin de vous !
Vicky Skoumbi
Nous rappelons l’interview que Vicky Skoumbi avait donné le 12 juin dernier.