Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, Correspondant du quotidien Le Courrier (Genève)
Quel que soit le verdict qui sera rendu ce lundi 18 février 2019 par le tribunal de Paris, Grâce à Dieu, le dernier film de François Ozon, devrait être à l’affiche à l’affiche, deux jours plus tard, dans quelque 300 salles de cinéma en France.Un film récompensé par la Grnd prix du jury vendredi passé au festival de cinéma la Berlinade.
Une semaine auparavant, le cinéma lyonnais Comoedia accueillait une avant-première avec deux projections le même soir. Le public a été conquis par l’aventure des fondateurs de l’association La Parole libérée. Trois des victimes du Père Bernard Preynat étaient présents pour deux projections aux côtés du réalisateur et de deux des comédiens qui incarnent leur personnage avec beaucoup d’empathie. Reportage et entretiens avec le réalisateur, un des acteurs et une des victimes.
Entre Rhône et Saône, la première présentation de long métrage a été très poignante. Un accueil à la hauteur de la tonalité de ce mouveau long métrage de François Ozon. Très documenté, ce film n’est pas partisan et plutôt bienveillant avec les responsables de l’Église catholique dans le diocèse de Lyon, qu’il s’agisse du cardinal Philippe Barbarin ou de la psychologue attitrée, Madame Régine Maire.
Toujours des procédures…
Malgré cette bienveillance du réalisateur l’Église catholique de Lyon continue à déployer encore des procédures judiciaires. Outre le recours devant le tribunal de Paris par Mme Maire pour interdire de publier son nom, et par le Père Preynat pour retarder la diffusion du film après son procès en décembre prochain, un huissier et des représentants du diocèse avait été missionnés lundi 11 février por prendre notes des paroles entendues.
Sans doute, ces observateurs seront-ils restés sur leur faim. En effet, les propos tenus lors de la présentation étaient plutôt de nature cinématographique, les acteurs s’exprimant sur les personnages des victimes présentes, et le réalisateur expliquant comment il avait travaillé depuis un an, en tournant à Lyon ce film très discrètement, et sous le nom de code « Alexandre ». Et dans le film lui-même, ce sont plutôt les décisions de Mgr Albert Decourtray, un des prédécesseurs du cardinal Barbarin, qui sont dénoncées
Extrait de la présentation devant les spectateurs de la projection du lundi 11 février 2019 à 20h30.
Notre confrère Laurent Burlet animait cette présentation entre l’équipe du film, des membres de l’association La Parole libérée et une salle archi-comble.
Avant d’entrer dans l’arêne, notre collègue, représentant lyonnais du média Rue 89, tenait à la main une assignation d’huissier, et c’est dans cette position qu’il a précisé ce qu’il pensait de ces nouvelles procédures de la part de l’Eglise catholique à Lyon.
Trois des victimes (Alexandre Dussot-Hezez, François Devaux, Pierre-Emmanuel Germain-Thill) étaient présentes au long de l’après-midi et au fil de la soirée pour dialoguer aux côtés du réalisateur François Ozon et des acteurs Melvil Poupaud et Swann Arlaud.
Animateur dynamique et tenace de l’association des victimes, François Devaux a témoigné de ce qu’il ressentait à la sortie du film.
Après sa présentation à la Berlinade où il était en compéttion, le film Grâce à Dieu sera en Sortie nationale mercredi 20 février 2019