Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
On les disait morts, et même certains les avaient déjà enterrés ! S’il est vrai que les manifs ne font plus recettes,avec leur lot de casseurs qui font le buzz, le mouvement des Gilets jaunes perdure. Au fil des mesures impulsées par le président de la République, les revendications qui ont émergé le 17 novembre 2018 sont toujours insatisfaites. Et les décisions du gouvernement d’Edouard Philippe, en matière d’indemnisation du chômage et d’âge de la retraite accroissent même le malaise, provoquant l’opposition de tous les syndicats, y compris de la CFDT, premier syndicat de France, qui ne voit pas ses propositions et sa volonté de dialogue satisfaites. Retour vers un groupe local, celui de Vienne (Isère) que nous suivons depuis sept mois.
Quoi qu’il apparaisse lors des rassemblements hebdomadaires du samedi, en semaine, les groupes de Gilets jaunes continuent à vivre dans les différents points du territoire hexagonal.
A Vienne, après avoir participé à l’Assemblée des assemblées des 5 au 7 avril 2019 de Saint-Nazaire, et avant celle de Montceau-les-Mines les 28-29 et 30 juin, l’assemblée citoyenne continue son travail d’éducation populaire semaine après semaine.
Fin du monde et fin du mois
Ce mardi 25 juin 2019, on s’est informé sur les questions écologiques. C’était le second rendez-vous autour de ce thème. Un des représentants de l’association lyonnaise des Castors. Ce mouvement qui trouve son origine après la Première Guerre mondiale, reste toujours d’actualité, avec une volonté claire de construire son propre logement sur un mode solidaire et avec des bases écologiques.
Vincent est un des animateurs de l’association lyonnaise Les Castors. Il explique comment il fait le lien entre écologie et revendications des Gilets jaunes, entre fin du monde et fin du mois.
L’assemblée hebdomadaire, qui peut paraitre confidentielle, est complétée par des actions de terrain que souhaitent les militants viennois et redonnent de la visibilité au mouvement.
C’était le cas jeudi 13 juin 2019 lors du passage du critérium du Dauphiné libéré dans les rues de la sous-préfecture iséroise. Si les slogans peints sur le bitume par les Gilets jaunes avaient été recouverts pendant la nuit, cela n’avait pas arrêté la détermination de leurs représentants, bien présents avec des banderoles au fil d’uned es côtes les plus sévères de la ville.
René Martinez est des militants viennois des Gilets jaunes qui étaient présents lors de cette action pacifique. Le soir même, il expliquait pourquoi elle avait été mise en place.
La volonté de rester visible ne s’en est pas arrêtée là.
Le week-end suivant, une délégation de Gilets jaunes de Vienne s’est rendu dans l’agglomération grenobloise pour protester contre la privatisation annoncée des barrages.
Il y a les actions collectives mais les changements quotidiens dont on peut être l’acteur. C’est le cas dans le domaine écologique de préservation de la planète. Une manière de montrer que lier la question des taxes, des revenus insuffisants et de l’avenir du monde vont de pair.
C’était l’objet de la réunion du mardi 25 juin que nous détaillerons dans notre prochain article.
(à suivre)
Prochain article : Gilets jaunes viennois : allier fin monde et fin mois, c’est toujours d’actualité !