Reportage de jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Hier, samedi 16 février avait lieu le 4e samedi de manifestation des Gilets jaunes. Plus de 40 000 personnes étaient réunies pour défiler dans différentes villes de France. A Lyon, ils étaient au moins un millier. Après un rassemblement place Bellecour, les manifestants ont bloqué l’autoroute A7 pendant deux heures. Des violences inacceptables se sont poursuivies dans la soirée. Au sud de la métropole lyonnaise, dans le bassin viennois, l’ambiance était calme et la réflexion est à l’ordre du jour au sein des Gilets jaunes de plus en plus désabusés et révoltés tout à la fois par les casseurs et par la réaction policière, avant même le début du rassemblement. Explication et interview avec des Gilets jaunes de Vienne (Isère).
Voilà trois mois, ils débutaient les premières manifestations. A Vienne (Isère), le mouvement s’est déclaré quelques jours après le 17 novembre 2018. Dans la foulée des occupations de carrefours, le rond-point à la sortie Sud de Vienne s’est transformé en un campement qui durera jusqu’à Noël et un départ pacifique sous l’œil des forces de police venus plus tôt qu’ils ne l’avaient annoncés. Car durant toute cette action, saluée par les nombreux automobilistes et camionneurs, le dialogue a été constant avec le commissaire de Vienne. La députée LREM Caroline Abadie est même venue sur place rencontrer les occupants de ce petit bout de terrain au bord du Rhône.
Débutée par l’occupation du péage de Reventin-Vaugris, l’action se poursuit depuis douze semaines. depuis début janvier, un nouveau campement a vu le jour à la porte Est de Vienne, à côté du rond point de Malissol, et une réunion des militant.e.s Gilets jaunes se déroule chaque semaine.
Dès qu’ils onté été expulsés du rond point sud de Vienne, le mire de la commune a accepté de leur prêterdes salles dévolues aux associations; C’est ainsi que désormais chaque jeudi à 17h30, ils se retrouvent à la Maison des associations, sur l’Espace Saint-Germain.
Jeudi 14 février 2019, avant un travail en atelier, le débat général a porté sur les événements de la semaine. A commencer par le Grand débat auquel ils ont participé la veille. Ils étaient une trentaine en gilet jaune parmi les 400 personnes qui avaient répondu à l’appel de la députée de la 8e circonscription de l’Isère.
Manifester bien sûr, mais pacifiquement
A l’ordre du jour, la participation à la manifestation du prochain samedi. parmi ces gilets jaunes convaincus et actifs, les réticences sont nombreuses, et peu semble enclin à se retrouver « gazé » au bout de quelques minutes dans les rues de Lyon. Des suggestions sont faites pour développer des interventions non-violentes comme des sit-in, mais la réaction rapide et violente des forces de l’ordre semble constituer un obstacle.
Des initiatives sont envisagées sur le bassin viennois, afin de montrer que les Gilets jaunes sont bien présents et que leurs revendications premières restent insatisfaites.
A ce titre, le défilé à vélo prévu à Chanas le prochain samedi, et exposé par des Gilets jaunes de cette commune, est une piste d’action possible.
Des ateliers pour élaborer des revendications
Depuis quelques semaines, une fois le temps de partage sur les jours écoulés, vient le temps de travail en atelier.On y parle de différents aspects de la vie quotidienne où des changements sont nécessaires. Comme on le ferait dans une association locale (que le groupe des Gilets jaunes va devenir) ou dans une union locale de syndicats.
Ainsi, ce jeudi, c’est Bernard qui introduit la réflexion. Ce jeune retraité, est venu de la Drôme, à la demande d’un de ses neveux, membre du groupe local viennois. Cet ex-syndicaliste Force Ouvrière a préparé un topo sur les retraites et la réforme qui va enter en négociation au plan national. Il expose ce qui est en préparation, ce que serait une retraite par points, et la manière dont le système de répartition actuel peut être pérennisé. Ensuite, le débat s’instaure.
Pessimistes sur l’issue du Grand débat
A l’issue de cette rencontre de trois heures ponctuée par un repas partagé, bernadette, une des animatrices du groupe local viennois livre ses impressions. elle est pessimiste sur la volonté du président de la République de prendre en compte ce qui émerge des débats publics et de leur propre mouvement.
A Vienne (Isère) réunion ouverte à toutes et tous, chaque jeudi à 17h30 Maison des associations Espace Saint-Germain.
Durant toute la semaine, accueil sur le campement des Gilets jaunes à Malissol, à côté de la déchetterie (sortie Nord-Est de Vienne).