Reportage de jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Vendredi 18 janvier 2019, la salle des fêtes de l’Arbuel à Condrieu (Rhône) était archi-comble. Plus de 400 personnes ont rendu hommage à celui qui a été maire de cette commune limitrophe de la Loire pendant un quart de siècle, et que son engagement a conduit au Conseil général du Rhône et à l’Assemblée nationale. L’empathie, le sens du dialogue, le parler vrai et l’agir juste ont imprégnés sa personnalité. Ce fils de mineur bourguignon devenu instituteur puis professeur d’histoire, a su adapter ses talents pédagogiques à l’exercice de ses mandats politiques. Il est décédé le 15 janvier 2019. Reportage échos sonores et entretiens.
Bien avant qu’il ne soit élu en Vallée du Rhône, dans la commune de Condrieu (Rhône), j’ai eu la chance de rencontrer Gabriel Montcharmont. Il était instituteur public depuis quelques années, et moi-même, je sortais de l’École normale d’instituteurs. Comme son ami Gérard Lindeperg, il était militant du Syndicat national des instituteurs, le SNI, et pour ma part, j’étais adhérent du Sgen-CFDT depuis deux ans. Mais nous partagions les options de Michel Rocard, alors secrétaire général du PSU (Parti socialiste unifié).
Je l’ai retrouvé ensuite, quand, rédacteur en chef du Patriote Beaujolais, je venais en reportage pour la fête de la rigotte et du condrieu. il était alors un vaillant défenseur de son terroir. Lors de l’hommage qui lui a été rendu, un de ses anciens élèves devenu par la suite responsable es vignerons a d’ailleurs témoigné de ses qualités pédagogiques, comme de celles de son épouse Raymonde, et de cet attachement à son terroir.
Justice sociale et antiracisme
Revenu à mon tour en terres viennoises, je l’ai revu à plusieurs reprises. Il restait inflexiblement fidèle à ses engagements : justice sociale, antiracisme… C’était le cas lorsque des citoyens de sa commune, les Condriots solidaires, avaient organisé un rassemblement à de jeunes mineurs isolés réfugiés attaqués par le Front national.
Très à l’écoute de la population, mais aussi fort averti de la politique nationale, il avait senti depuis plusieurs années l’évolution de la gauche et l’attirance du candidat Emmanuel Macron. Au soir du 25 janvier 2017, il commentait le premier tour de la Primaire socialiste.
A Condrieu, succédant à Henri Malartre, dont il avait été le premier adjoint, il a su mettre le pied à l’étrier de nombreux habitants, qui ont ainsi pris goùt de servir leur concitoyens dans un mandat d’élu.e local.e.
C’est ce témoignage qu’ont rendu de concert trois de ses ex-collègues, Gisèle Besson, la doyenne des élus condriots, accompagnée de Georges Veyrier qui fut adjoint à la culture, et Bernard Catelon, actuellement premier adjoint au maire. Ces élu.e.s ont salué le camarade, militant du Parti socialiste que familièrement ses amis et sa famille appelaient Gaby.
Dans cet hommage d’une heure, il revenait à Thérèse Corompt, la première magistrate de cette commune de près de 4 000 habitants de rappeler comment son prédécesseur a su faire évoluer cette collectivité, avec une vision innovante d’un développement à taille humaine.
Très digne malgré son émotion, celle qui a pris son relais en 2006 a redit ce que Gabriel Montcharmont lui avait apporté et la confiance qu’il avait mise en elle.
Gabriel Montcharmont a été parlementaire sous deux mandatures présidentielles différentes, l’une sous le deuxième septennat de François Mitterrand avec Michel Rocard, puis Edith Cresson comme premiers ministres entre 1988 et 1993, puis entre 1997 et 2002 lorsque Lionel Jospin était le Premier ministre de Jacques Chirac.
Jules Joassard a été au côté de Gabriel Montcharmont comme assistant parlementaire. Alors qu’il était éducateur sportif en Savoie, le député socialiste li a mis le pied à l’étrier d’un nouveau métier qu’il poursuit aujourd’hui avec Régis Juanico, député de la Loire.
Au terme des interventions rappelant la mémoire de Gabriel Montcharmont, et avant les remerciements de son épouse, Gérard Lindeperg, son ami de soixante ans. Il explique ce compagnonnage les a réunis depuis 1955.
Le fils de mineur et le fils d’ouvrier ont fait connaissance sur les bancs de l’École normale d’instituteurs de Mâcon, et au fil de leurs études, de leur métier et de leurs engagements respectifs, eux-mêmes et leurs familles ne se sont plus quittés, même s’ils habitaient aux deux extrémités du département du Rhône (Condrieu et Neuville-sur-Saône) avant de se rapprocher, entre Saint-Etienne et vallée du Rhône.
A l’issue de la cérémonie, Gérard Lindeperg revient sur les aventures et engagements communs qu’ils ont conduits.
Nul doute que dans les mois à venir, une artère ou un lieu de la cité de Condrieu inscrira pour la postérité la mémoire de vingt-cinq ans d’action municipale.
quel honneur d’avoir eu l’occasion de cotoyer un tel Camarade, merci pour l’ exemple donné.
Monsieur, vous n’avez demandé ni à ma mère, ni à ma sœur, ni à moi, l’autorisation de filmer cette cérémonie. Qu’en tant que journaliste vous en rendiez compte et interrogiez à la sortie certains intervenants, cela se conçoit. En revanche filmer l’émotion des participants ne ressortit en rien à votre activité, et si vous prétendez connaître mon père comme je l’ai lu ailleurs,
vous devriez alors deviner comme moi quelle serait sa réaction. Aussi je vous demanderais de bien vouloir retirer les vidéos faites à l’intérieur de la salle de l’Arbuel le 18 Janvier. En vous remerciant par avance. François Montcharmont