Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève)
Samedi 12 octobre 2019, il est 17h30 pétantes. Le noir se fait dans une salle archi-comble. Les rumeurs se taisent, l’indicatif du festival résonne et l’affiche amplit l’écran, alors même que Thierry Frémaux, le maître de séance et directeur du festival qu’il créa il y a dix ans, surgit sur le plateau. Le 11e festival Lumière, dont les quatre premières séances ont eu lieu le matin à l’Institut Lumière, vient de démarrer officiellement. Extraits de cette séance d’émotion et de beauté d’une durée de trois heures.
Et Thierry Frémaux frappe symboliquement les trois coups avec une rétrospective des dix précédentes éditions. Extrait de ce documentaire exceptionnel de sensibilité.
Le défilé des invités peut alors se déployer avec comme le dit la presse régionale une pluie d’acteurs.trices et réalisateurs.trices.
Un regard dans le rétroviseur ne serait pas exhaustif si on ne rappelait pas la mémoire des absents, telle Jane fonda arrêtée la veille lors d’une manifestation sur le climat à Washington, et celle des grand.e.s disparu.e.s, la dernière en date étant la comédienne française Marie-Josée Nat.
Absent physiquement lors de ce 11e festival qu’il clôturera avec la remise du prix Lumière, Francis Ford Coppola occupe l’espace et les esprits des participants. Une évocation de sa filmographie était donc naturelle avant la programmation qui émaillera la cinquantaine de salles de l’agglomération lyonnaise. là encore extrait du court métrage qui lui a été consacré.
On attendait aussi les paroles de président de l’Institut Lumière, grand spécialiste cu cinéma américain, qui vient de publier un livre sur les amis d’Outre(Atlantique. Le Lyonnais et grand réalisateur Bertrand Tavernier est arrivé à pas comptés. Il s’est avancé sur la scène, avec dans la voix un soupçon de regret sur un nouveau film qu’il n’arrive pas à tourner.
Au delà de ce regret exprimé furtivement, après un mois de visionnage des films programmés pour ce 10e anniversaire, il a témoigné de la qualité des œuvres que la population pourra voir : Coppola, Cayatte, les films Pré-Code, ceux d’avant la censure moraliste des États-Unis à la fin des années trente du siècle passé. Ecoutez-le.
Sous une pluie de pétales rouges, les invités revenus sur scène ont déclaré le 11e festival ouvert.
A vous de franchir la porte des salles pour visionner les pièces de ce florilège de pas moins de 450 films. Et que vive le cinéma !
(à suivre)
Notre prochain article :
Festival Lumière à Lyon (4) : Marco Bellochio, Buscetta et la mafia