Reportages de François Dalla-Riva et Jean-François Cullafroz, journalistes honoraires
Que l’on soit en classe prépa ou à l’université, en écoles supérieures, publiques ou privées, la rentrée vient d’avoir lieu. Voyage entre Strasbourg et Lyon, deux villes universitaires par excellence, et deux cités internationales.Rencontres avec Emilie et ses copines de prépa sciences, Carol et Cécile, futurs journalistes, Camille et Vanille, et Erwan, un passionné de spiritualité. Huit jeunes parmi deux millions et demi d’étudiants en Métropole et dans les outremers, dont le contingent global a grossi de 65 000 en cette rentrée 2015. Voyage, voyage de fac en fac…
Démarrons par ce qui pourrait être anecdotique et qui en fait s’est inscrit dans la rubrique Faits divers de nos collègues du Dauphiné libéré. A Annecy, le lycée Claude Berthollet, établissement d’excellence qui ouvre les portes à Normale Sup’ a été le théâtre d’un bizutage dégradant qui a conduit trois étudiants au commissariat de la capitale de la Haute-Savoie.
Démarche d’intégration solidaire pour les scientifiques
Dans beaucoup de facultés, IUT, Grandes écoles…, le bizutage, fort heureusement interdit par la loi depuis 1998, a laissé place à des moments d’intégration plus sympathiques, voire même solidaires. C’était le cas à Lyon, où en gare de la Part-Dieu, des élèves de l’Ecole nationale des travaux public de l’Etat (ENTPE) ont vendu des porte-clés pour le compte de l’association Habitat et humanisme. Une manière de collecter des fonds et de faire connaître l’action humanitaire menée par cette institution humanitaire lyonnaise créée par le Père Bernard Devert, ex-agent immobilier devenu prêtre. Une organisation humanitaire qui vient d’ouvrir des logements dans le 7e arrondissement de Lyon, en restructurant d’anciens containers.
A Strasbourg, profitant de la venue de nombreux touristes, français et étrangers, les élèves des classes scientifiques supérieures du lycée Jean Rostand ont aussi fait appel à la générosité du public. Action solidaire et aussi temps de découverte des étudiants déjà présents dans l’établissement avec qui l’initiative a été déployée. Rencontre Clémence et deux de ses copines devant la caméra de François Dalla-Riva.
Bancs d’école et bancs de montage pour apprentis journalistes…
Dans la ville de l’assemblée européenne, et alors que les parlementaires faisaient eux aussi leurs premiers d’automne au bord de l’Ill, les élèves-journalistes gagnaient eux aussi leurs bancs (de classe et de salle de montage) au Centre universitaire d’enseignement du journalisme (Cuej) que dirigé Nicole Gauthier, une consœur qui a œuvré pendant un quart de siècle au sein de la rédaction parisienne de Libération.
Elle vient d’accueillir 55 apprentis-journalistes, parmi lesquels Carol et Cécile. Quand on a une vingtaine d’années, et que l’on a déjà suivi un cursus historique, qu’est-ce qui pousse à vouloir devenir journaliste ? Après l’attentat contre Charlie Hebdo début janvier 2015, avec les assassinats dont des journalistes sont victimes dans le monde et les difficultés à exerce cette profession en France, notamment en raison de la précarité, quelles peuvent être les motivations des candidats à ce métier ? Réponse devant la caméra de Jean-François Cullafroz.
… et découverte du monde carcéral pour la fac de théologie de Lyon
Strasbourg a l’originalité de compter trois facultés d’Etat de théologie : catholique, juive et protestante. Particularité héritée du Concordat passé entre Napoléon 1er et le pape Pie VII, accord auquel la loi de 1905 séparant les Eglises et l’Etat n’a pas touché. Partout ailleurs, les matières religieuses relèvent d’instituts ou d’universités privées. C’est la cas de l’Université catholique de Lyon (Ucly) où la théologie n’occupe qu’une des facultés aux côtés de celle de droit, de sciences sociales, de lettres… La « Théo », comme la surnomment les étudiants, faisait sa rentrée ce lundi 14 septembre sous la direction de de son doyen, Bertrand Pinçon, et en présence du recteur, l’ingénieur, physicien et prêtre, Thierry Magnin. Les apprentis théologiens se chiffrent à près de 200 étudiants, qu’ils soient en présence ou à distance via le dispositif Théo en ligne très performant, qui permet d’étudier grâce au vecteur d’Internet..Et c’est entre deux campus distant de 300 mètres, Carnot et saint-Paul qu’ils ont pérégriné, découvrant les vestiges d’une prison, avec sa porte d’écrou, sa tour de guet et ses hauts murs aux petites fenêtres grillagées.
Depuis cette rentrée 2015, l’Université catholique connaît un nouveau départ. En effet, les bâtiments historiques situés entre la rue du Plat et la place Bellecour ont été abandonnés en juin et vont laisser place à un projet immobilier. Désormais, les 7 000 étudiants de la Catho lyonnaise, (dont près de 2 000 étrangers), se partagent entre la place Carnot, où un site de la 5e région militaire avait cédé la place à des salles de cours depuis plusieurs années, et le tout nouvel ensemble Saint-Paul. Une opération architecturale de haut-vol qui a trouvé place sur l’emplacement même de la prison Saint-Paul, dont près de 40 % des anciens locaux ont été conservés.
Des étudiants ouverts sur le monde
Quel est le profil d’un étudiant en théologie ? Bien sûr de futurs prêtres religieux et religieuses ou personnes qui s’inscrivent dans le cadre d’une vie « consacrée ». mais les enseignements de la faculté de théologie (dogme, exégèse, histoire, langues bibliques, philosophie, approches des autres religions…) attirent aussi des laïcs qui trouvent ici un éclairage personnel pour leur vie. Témoignage avec Erwan Charvet-Wolski. Maître-assistant en hydrogéologie (département de géographie) de l’université publique et d’Etat Lyon3, il suit pour la seconde année des cours ici. Président du Bureau des étudiants, il détaille ses motivations devant la caméra de Jean-François Cullafroz, journaliste et aussi étudiant dans cette enceinte universitaire.