Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Le livre de l’exode rappelle l’esclavage des hébreux en Egypte et l’épisode de leur libération sous la houlette de Moïse (© DR).
Pâques est une date encore marquante dans le calendrier de nos sociétés laïques. Avec le jour férié qui lui succède, c’est encore un moment de retrouvailles familiales où l’on partage l’agneau pascal et des œufs ou poissons en chocolat. Sans forcément connaître l’origine et le sens de cette fête. Une célébration qui se situe au cœur des religions juive et chrétienne. Rencontre avec des croyants, des laïcs comme Catherine et Pascal Vigouroux, un prêtre tel Antoine Callot et une apprentie-rabbin, Daniela Touati.
Comme lors du Séder juif, le culte protestant des rameaux a été l’objet de la Sainte-Cène, où l’on partagé le pain azyme et le vin (© Pierre Nouvelle).
Le jour des Rameaux, les chrétiens célèbrent l’entrée de Jésus à Jérusalem. c’est le début de le semaine qui conduira à la dernière Cène (Jeudi saint), puis à la Passion-crucifixion (vendredi) et à la célébration de la résurrection du Christ dans la nuit de Pâques. Sur le terreau juif d’où était issu Jésus-le Christ, les chrétiens célèbrent là le cœur de leur foi.
Pascal et Catherine Vigouroux sont des membres actifs de cette paroisse. En ce dimanche 9 avril, ils ont animé le culte dominical. A l’issue de la célébration, ils témoignent sur le sens de pâques pour les chrétiens, et sur la capacité des familles de transmettre leur foi.
Puis à la source juive des origines
Daniela Touati est revenue à une pratique religieuse il y a vingt ans, et son assiduité à la communauté libérale de Lyon l’ont conduite à présider pendant six ans l’association qui gère la synagogue Keren Or implantée à Villeurbanne (Rhône). De famille juive ashkénaze native de Galati en Roumanie, entre la Russie et la Roumanie, elle a trouvé avec son époux en lien avec la tradition séfarade d’Afrique du Nord.
Au sein du judaïsme libéral, ce couple et leurs enfants ont trouvé une approche religieuse plus ouverte, comme 15 000 personnes en France. Une place minoritaire mais en forte progression au sein de la communauté juive française.
C’est en famille que l’on célèbre d’abord le Séder pascal avec des aliments symboles de l’esclavage puis de la libération (© DR).
Le judaïsme libéral, ce sont dix communautés en France, dont quatre sur Paris. « Mais en Europe, le judaïsme libéral est important et des centres de formation au rabbinat existent à Berlin et Londres », souligne Daniela Touati. C’est là, dans la capitale de la Grande-Bretagne, qu’elle poursuit des études pour devenir rabbin, sa foi l’ayant conduit à quitter son métier de consultante en ressources humaines pour obtenir un master en théologie..
Pessa’h : un passage et une libération à transmettre
Pour elle, la religion juive doit être un espace d’approfondissement personnel et s’incarner dans la vie concrète avec une dimension pacifique par excellence. Pessa’h est la fête principale du judaïsme, après le semaine qui relie Roch Hachana et Yom Kippour. Un temps de transmission par excellence par la lecture de la Haggadah, le récit de la sortie du peuple hébreu d’Egypte, sa libération et sa marche vers la Terre promise. Histoire commentée, jouée avec les enfants lors du repas familial ou communautaire du Séder.
Daniela Touati explique.
Pâques 2017, symbole de la marche vers l’unité des chrétiens
En général, la fête chrétienne suit en Occident la célébration juive, il n’en va pas de même avec les chrétiens d’Orient en raison du décalage entre les calendriers julien (d’origine romaine) et celui issu de la réforme grégorienne. Or, 2017 est une année exceptionnelle puisque les dates coïncident. Une heureuse coïncidence qui n’arrivera plus avant 2025. Ainsi, d’un bout à l’autre de la Méditerranée, Pâques sera célébrée dans la nuit du 15 avril, au terme de la semaine de Pessa’h, la Pâque juive, qui a débuté lundi 10 avril.
A lyon, trois moments de prières œcuméniques auront lieu à 7 heures du matin dans l’agglomération (© DR).
Pâques est la fête centrale pour la foi de chrétiens de toutes confessions : catholique, protestante, anglicane, arménienne, orthodoxe… et de tous rites.
Le père Antoine Callot est prêtre de l’Eglise orthodoxe à Lyon. Il est marié et a été ordonné prêtre après avoir exercé une autre activité professionnelle. Il s’exprime sur tous ces points.
Dans l’agglomération lyonnaise, trois célébrations œcuméniques de Pâques auront lieu dimanche 18 avril à 7 heures : devant l’église de Ste Foy-les-Lyon, au centre de ka commune (avenue Vallioud), devant le Grand temple protestant à Lyon, quai Victor Augagneur, et à la paroisse de la sainte-Famille à Villeurbanne, rue François Longchamp.
De son côté, la communauté juive Keren Or organise un couscous fraternel dimanche 14 mai avec les fidèles da la mosquée villeurbannaise Othmane, avec la participation de chrétiens.