Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Même si le taux de participation à ce type d’élections est supérieur à ce qui était attendu, il reste qu’une partie des Français ne sont pas allés voter et que la vie citoyenne se joue aussi dans la rue ( © Pierre Nouvelle ).
Samedi 25 mai 2019, celles et ceux qui allaient voter le lendemain étaient aussi dans les rues de France pour affirmer la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique et les injustices sociales. Nous en avons rencontrés dans les rues de Vienne (Isère), sous-préfecture dauphinoise. Toujours dans ce département, à vingt kilomètres de là, à Saint-Clair-du-Rhône, le groupe local des gilets jaunes s’était invité devant la mairie. Toutes et tous, à leur façon, insistent sur la nécessité d’écouter les attentes de la population. Le lendemain dimanche, ils participaient aux élections européennes. Elles et ils témoignent.
La première place du rassemblement national mais aussi la montée du vote écologiste traduit des attentes de la population, certes opposées mai bien réelles, et qui demandent à être entendues ( © Pierre Nouvelle ).
Quelque 3 000 manifestants à Lyon ont marché pour le climat contre 20 000 deux mois plus tôt, une centaine hier dans les rues de Vienne (isère) contre plus de 500 en mars dernier… Une poignée de Gilets jaunes devant une mairie à Saint-Clair-du-Rhône, là aussi le mouvement semble s’essouffler.
Et pourtant, quand on interrogeait les participant.e.s à ces actions, la veille du vote ou le jour même, leur détermination restait intacte. Il n’était qu’à écouter les slogans, clamant qu’ils étaient plus chauds que le climat.
Au cœur du défilé viennois, Léa et Zoé, deux sœurs jumelles étaient heureuses de défiler. leurs parents étaient à leur côté en ce samedi ensoleillé, et le lendemain, ces étudiantes ont voté pour la première fois. Témoignage.
Emmanuel est un vieux routier des manifestations. Les rassemblements pour le climat, qu’il s’agisse des marches ou des vendredis du mouvement Nous voulons des coquelicots, il connait bien.
Les actions non-violentes sont sa tasse de thé, et il soutient en particulier ceux qui ont décroché le portrait du président de la République dans des mairies, et qui doivent passer en procès à Bourg-en-Bresse dans quelques jours.
Roland, quant à lui, a rejoint le groupe des Gilets jaunes de Saint-Clair-du-Rhône, avec qui il agit depuis bientôt trente semaines.
Ce retraité d’une usine de la chimie à Saint-Fons (Rhône), habite Condrieu sur la rive droite du Rhône. Après s’être rendu au bureau de vote pour déposer des bulletins d’une liste Gilets jaunes, il a rejoint ses amis qui s’étaient donné rendez-vous devant la mairie de leur commune.
Pour lui, élections européennes ou pas, les revendications affinées depuis le 17 novembre restent, en particulier la demande du Référendum d’initiative citoyenne (Ric).