Par Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien de Genève)
Le Théâtre national populaire de Villeurbanne est investi par les intermittents du spectacle depuis mi-mars, dans la foulée de l’occupation du théâtre de l’Odéon à Paris. A la réouverture des lieux culturels, revendication première, s’est ajoutée la contestation des nouvelles dispositions gouvernementales sur l’indemnisation du chômage. Rencontre avec Coline, une comédienne et Lionel, un technicien de plateau.
Privé.e.s de leur travail depuis un an, les intervenant.e.s culturel.le.s ne peuvent se satisfaire de l’impossibilité d’exercer leur métier et leur art. Lionel, originaire de Villefranche-sur-Saône, est dans ce cas. Pour celui qui est devenu savoyard, l’absence de concerts où il assure la partie technique, est un crève-cœur.
Pour lui, les mesures concernant la culture sont à resituer dans le cadre plus global des décisions gouvernementales dans différents domaines de la société.
Éducation, santé, culture… sont au cœur d’une politique gouvernementale très libérale, dont les aspects néfastes ont été accrus par les restrictions de liberté engendrées par la gestion de la pandémie du Covid-19.
Mais la difficulté la plus saillante pour les salariés du monde de la culture est bien la nouvelle méthode d’indemnisation du chômage. Cette décision gouvernementale assumée a été contestée par les syndicats CFDT-CGT et FO, qui avait fait connaître par avance leur opposition.
A l’accentuation de la précarité pour les salariés, s’ajoutent pour le secteur culturel l’impossibilité de faire partager les créations, comme l’explique Coline Bouvarel, membre de la compagnie villeurbannaise Colégram.
Vendredi 23 avril 2021, les syndicats CGT et Solidaires avaient provoqué une mobilisation sur la place Lazare Goujon, entre le TNP et l’Hôtel de ville. Plusieurs dizaines d’acteurs culturels y ont participé.
Dans l’attente des mesures que devrait annoncer en personne le président de la République, la mobilisation n’entend pas faiblir, comme l’a rappelé Christophe Jaillet, comédien, et représentant du Syndicat français des artistes CGT.