Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Jeudi 16 mai 2019, dans les locaux d’Audiens, mutuelle de la presse et de la culture installée à Vanves (Hauts-de-Seine) a été officiellement lancé le Conseil de presse en France. Une soixantaine de personnes, représentants des organisations de journalistes, des fédérations d’employeurs de presse, des associations de la société civile, et des journalistes venu.e.s à titre individuel ont décidé unanimement de lancer le Conseil de presse en France. Une initiative préparée depuis plus d’une dizaine d’années, et attendue par vingt autres conseils de presse en Europe. Explications et entretien avec Patrick Eveno, président de l’Observatoire de la déontologie de l’information.
« Enfin ! », ont pu s’exclamer jeudi 16 mai 2019 vers 20 heures, ceux qui promeuvent depuis plus de dix ans l’idée d’un Conseil de presse. Et il n’est pas anodin que l’idée d’un tel organisme régulateur ait pu être relancée en 2007 par le biais de l’Association de préfiguration d’un conseil de presse, grâce à la ténacité et la persévérance d’un de nos confrères, le journaliste, Yves Agnès, ancien médiateur du quotidien Le Monde.
Démarche relancée, car elle s’appuyait sur les différentes chartes d’éthique (du Syndicat national des journalistes en 1918, de la Fédération internationale des journalistes en 1971) et sur les valeurs et pratiques portées par CFDT-Journalistes qui avait soumis à la ministre de la Culture, l’idée d’un Observatoire des pratiques professionnelles en 1997.
Avec l’arrivée des télévisons en continu, la multiplication des canaux de diffusion et d’informations diffusées par des personnes non-journalistes, et les pressions assénées par des responsables politiques au plus haut-niveau, l’impératif d’un Conseil de presse s’est imposé. Et le travail de l’Observatoire de la déontologie des médias a grandement contribué à ce mûrissement, jusqu’à la réunion du 16 mai.
Mais tout le monde ne partage pas cette conviction, à l’instar de la CGT-Journalistes, mais aussi d’une partie des patrons de presse. Si les fédérations d’employeurs (FFAP, Spiil, FNPS) ont opté pour le Conseil, tel n’est pas encore la cas des syndicats de la presse quotidienne nationale, régionale et magazine.
Deux jours après le lancement du Conseil de presse en France, France Culture lui consacrait sa rubrique hebdomadaire la Fabrique médiatique. Au micro de notre consœur Caroline Broué, Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro développait son avis, entre scepticisme et franche opposition.
Une émission à retrouver par le lien https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-mediatique/un-conseil-de-deontologie-de-la-presse-une-fausse-bonne-idee
La prochaine réunion de préparation du Conseil de presse aura lieu le 17 juin 2019, et c’est la CFDT qui accueillera cette instance.
(à suivre)
Prochain article : Conseil de presse en France (2) : syndicats de journalistes et fédérations d’employeurs unis dans la même dynamique