Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Ce mercredi 12 octobre, Coexister, le dernier film de Fabrice Eboué, est sorti dans les salles. Une nouvelle fois, le comédien réalise un film, où il utilise l’humour pour traiter de choses sérieuses et faire réfléchir. A l’heure où les manifestations fleurissent contre les mesures que prend Emmanuel Macron et son chef de gouvernement du Premier ministre Edouard Philippe, le rire est aussi un vecteur de contestation. Combattre la bêtise, les préjugés, le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie est bien le propos de Coexister. Un scénario construit sur des fais réels, celui d’une association et de l’aventure de trois prêtres devenus vedettes du showbizz. Rencontre avec le metteur en scène et des spectateurs lors d’une projection en avant-première au cinéma viennois L’Amphi.
Coexister; le dernier-né de l’acteur-réalisateur Fabrice Eboué est sorti sur les écrans depuis ce mercredi 11 octobre. Il y a trois semaines, le 21 septembre 2017, comme il le fait régulièrement, le cinéma l’Amphi à Vienne (Isère) organisait une avant-première. Pour cette projection tr_s en amont des projections publiques, Cyril Jigué, le directeur-adjoint du complexe cinématographique familial, avait réussi à faire venir Fabrice Eboué et sa collègue Audrey Lamy, le comédien, mais aussi le réalisateur du film Coexister.
Allier questions de sociétés très sérieuses et comédie, n’est pas une nouveauté pour Fabrice Eboué. Déjà, avec Case départ, il avait traité de l’esclavage, puis dans Le Crocodile du Botswanga , c’est le système politique de la Françafrique qui avait été dénoncé. Ici, il dénonce le racisme sous toutes ses formes, l’antisémitisme et l’islamophobie étant les plus prégnantes.
Dans son travail cinématographique, Fabrice Eboué aime bien puiser l’histoire qu’il raconte sur l’écran dans des événements réels de la vie. Ainsi, pour le film Coexister, le comédien-metteur en scène a-t-il choisi le nom d’une association nationale interreligieuse, et a jeté le scénario sur les pas deux prêtres et d’un séminariste du diocèse catholique de Gap.
C’est l’argument qu’il a développé devant les cinéphiles du bassin viennois en compagnie d’Audrey Lamy.
Après un échange très bon-enfant avec la salle, le film a démarré. A la sortie, après un grand nombre d’éclats de rire et de moments chargés d’émotions, le public semblait heureux. Pour exemple, Bruno et Marie-Cécile, un couple accompagné de leur fille, qui est sorti enchanté de la projection. Pouvoir rire de choses sérieuses qui traversent notre société a conquis les membres d’une famille rencontrés dans le hall du cinéma viennois L’Amphi.
Le point de vue était aussi enthousiaste du côté de Ouardia, une spectatrice, membre d’une famille issue de l’immigration. Dans le climat de violence potentielle, l’aspect positif du film l’a vraiment passionné, car c’est un appel à la tolérance entre fidèles de religion qui croient au Dieu unique.
Des films pour célébrer la différence et le vivre-ensemble
Vous l’aurez compris, Coexister est un film à voir, revoir et conseiller à ses ami.e.s. Et tant qu’à fréquenter les salles obscures, deux autres longs métrages méritent aussi le détour.
C’est le cas du film Les Grands esprits où excelle Denis Poladylès. L’histoire d’un professeur de lettres d’un grand lycée parisien qui va travailler dans un collège de banlieue, et réussit à capter l’attention de ses classes, contre le défaitisme de ses collègues usés et blasés par des années d’efforts solitaires.
A noter aussi sur l’agenda de vos sorties, Le sens de la fête dont Jean-Pierre Bacri est l’acteur central. Habitué du théâtre (une quinzaine de pièces) comme du cinéma (au bas mot cinquante longs métrages), le compagnon d’Agnès Jaoui (qui l’emploiera dans Place publique) l’an prochain, évolue sur tous les registres. Du rire aux larmes, Jean-Pierre Bacri, co-scénariste, a tenu par ce film à montrer que sont possibles des alternatives à la violence née de l’intolérance et du refus de la différence qui pourtant enrichit.
Ce film détend et fait du bien. On ne pouvait attendre moins des réalisateurs (Olivier Nakache et EricTolédano) qui avaient déjà mis en scène Intouchable. Le sens de la fête est un long métrage à voir impérativement.