Par François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Objectif cinéma italien, débuté le 11 octobre 2024, s’est clos dans l’agglomération annecienne lundi 14 dans la salle de cinéma la Turbine avec le film Un paese di resistenza. Mais il se prolonge jusqu’au 24 octobre dans le département de Haute-Savoie avec des projections à Thorens-Glières, Cluses et St-Julien-en-Genevois. Une belle manière de faire voir la vitalité du cinéma outralpin, dont témoignent les programmatrice, réalisatrice et directeur de salle que nous avons rencontré.e.s.
Comme il le fit pendant quarante ans avec le festival de cinéma italien lancé en 1983 par le Centre d’action Culturelle, Pierre Todeschni et Daniel Sonzini, le tout nouveau Objectif cinéma italien, entend faire découvrir les nouveautés du 7e art transalpin et celles et ceux qui en sont les hérauts.
C’est le cas de Sophie Chiarello. Cette réalisatrice franco-italienne, primée il ya dix ans à Annecy, est revenue présenter Il Cerchio, un beau documentaire, filmé au long cours. Pendant cinq ans, elle a posé sa caméra dans une école publique romaine et montre au quotidien la vie des classes et de leurs élèves.
Elle présente sa dernière œuvre en compagnie de Giulia Conte, programmatrice du festival Objectif cinéma italien.
Pour promouvoir des œuvres, faut-il encore qu’il y ait un vivier. Or, malgré les difficultés politiques depuis l’arrivée de Georgia Melloni au poste de Première ministre du gouvernement italien, et une situation économique de plus en plus difficile avec les plates-forme, le 7e art reste bien vivant dans la péninsule.
Une nouvelle génération de cinéastes émerge, dont Paolo Sorrentino représenté à Annecy par son film Parthénope. La réalisatrice Sophie Chiarello parle de ce renouvellement.
Giulia Conte, programmatrice de cinéma italo-française, connait le cinéma italien sur le bout des doigts, ainsi que les évolutions de la création et des réalisateurs.
Aussi, par une recherche aiguisée au sein du monde de la distribution, elle déniché une dizaine de films, véritables perles, parmi lesquelles un film de patrimoine Le terroriste, qui plonge dans l’histoire italienne de l’occupation allemande en 1943.
La base est bien sûr d’avoir de la matière filmique à projeter, mais faut-il aussi que des écrans subsistent, et que des salles de cinéma puissent vivre de leur animation.
C’est la problématique que développe François Bonifaci, du cinéma La Turbine de Cran-Gevrier. Il n’est pas tout d’avoir la volonté de promouvoir le cinéma comme vecteur de l’éducation populaire, mais il est indispensable d’en avoir les moyens.
Pour ce directeur de salle, promotion de la création cinématographique italienne et développement des salles anneciennes participent du même élan Explications de texte de ce militant de la Fédération des œuvres laïques de Haute-Savoie.
Les responsables de l’Auditorium à Seynod, du Mikado et des Nemours à Annecy, du Rabelais à Meythet et de la Turbine de Cran-Gevrier sont prêts à inscrire le festival Objectif cinéma italien dans la durée.
Manifestement, le public est aussi dans cette dynamique. Lors de deux réunions tenues à Cran-Gevrier samedi matin 12 octobre et à Annecy le dimanche 13, les spectateurs présents se sont prononcé pour ce choix. Une prochaine assemblée générale devrait concrétiser cette détermination afin de mettre en route par la base un festival de cinéma italien renouvelé en terre annecienne.
(à suivre)
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