Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
L’Europe est présente dans la vie quotidienne des 500 millions d’habitants de ce vieux continent. Alors que les élections se préparent pour le 26 mai 2019, la CFDT, première centrale syndicale française, s’implique en profondeur dans tout l’Hexagone et les Dom-Tom pour expliquer les enjeux de cette consultation. A l’heure où le repli et le rejet de l’étranger est manifeste au sein des 28 pays, à Lyon, ville européenne s’il en est depuis deux millénaires, le syndicat CFDT-Retraités Auvergne-Rhône-Alpes a réuni une centaine de militant.e.s vendredi 29 mars. Une journée de formation interne, qui annonce deux débats grand public organisés les 5 et 30 avril à Lyon par l’UTI-CFDT Lyon-Rhône, en présence de députées européennes. Décryptage et entretiens avec des syndicalistes qui agissent sur le terrain de l’Europe.
Depuis la création de la Communauté économique européenne en 1957, la CFTC devenue CFDT en 1964, a fait le choix clair de cette nouvelle dynamique porteuse de paix entre pays, jadis ennemis.
Depuis, elle n’a pas varié, même si elle a souvent exprimé son opposition à une union guidée seulement par les lois du marché. Mais l’accession de Jacques Delors à la présidence de l’Europe en 1985 et jusqu’en 1994, atténueront ses réticences. Ce nouveau président européenne n’est-il pas adhérent de longue date de la CFTC puis de la CFDT ?
Un positionnement qui s’est inscrit dans le droit fil de l’engagement déterminé de la CFDT dans la création de la Confédération européenne des syndicats en 1969.
Un tableau contrasté et une vision optimiste
Pour cette journée régionale de formation, La CFDT-Retraités Auvergne-Rhône-Alpes avait invité deux intervenants, militants de la CFDT.
Christian Juyaux, membre du Conseil économique, social et environnemental Auvergne-Rhône-Alpes, et membre du groupe de travail sur les fonds structurels européens a apporté le témoignage vécu au plus près de la population.
Henri Lourdelle, quant à lui, s’est appuyé sur sa présence depuis plus de vingt ans à Bruxelles au sein de la Confédération européenne des syndicats et aujourd’hui comme conseiller de la Fédération européenne des retraité.e.s et personnes âgées.
Au fil des deux interventions, deux approches de la réalité européenne se sont succédé. Pour Christian Juyaux, qui reste un authentique militant européen, la réalité et l’avenir de l’Europe mérite une attention soutenue.
Les perspectives démographiques (baisse du nombre de naissance, population de plus en plus âgée notamment), impacteront fortement la situation économique de l’Europe, même si l’arrivée de population étrangères sera la bienvenue pour y remédier.
Il reste qu’aujourd’hui, la population est plus optimiste sur son avenir. Pourtant, par des sommes importantes, la Communauté européenne aide à l’amélioration de la vie quotidienne, par les fonds d’aides structurels : aux régions, à l’agriculture et sur le plan social, en particulier. Mais souvent, en raison de difficultés administratives (dossiers compliqués à monter), 40 % de l’argent prévu n’est pas dépensé.
Christian Juyaux revient sur tous ces points.
Henri Lourdelle travaille sur les questions européennes depuis trente ans. Tout d’abord, à Paris, dans le cadre du secteur de la protection sociale, puis à Bruxelles, de 1997 à 2008 à la Confédération européenne des syndicats, et depuis onze ans au sein de la Fédération européenne es retraités et personnes âgées.
Ce militant CFDT issu du Nord-Pas-de-Calais, connait bien les arcanes de l’Europe politique, économique et sociale. Il mesure bien les progrès accomplis par les vingt-huit pays, par exemple sur le terrain de la vie démocratique, de la paix, de la lutte contre les inégalités, et des échanges entre habitants des différentes nations, au niveau des jeunes en particulier.
Il sait aussi les manques et les besoins insatisfaits, pour redonner aux questions sociales leur première place face au marché, sur les migrations et en terme de politique économique qui ne se limite pas aux enjeux monétaires.
Comme il le dit lui-même en conclusion de l’entretien qu’il nous a accordé, il est optimiste mais reste réaliste.
Dans le Rhône, la CFDT va continuer à se mobiliser sur les questions européennes, en lien avec le collectif associatif Les Places de la République.
Le 5 avril à l’UTI CFDT (214 avenue Félix Faure – Lyon 3e) à 19h, débat autour du thème Quel serait notre avenir sans l’Europe ? Présence de députées sortantes : Sylvie Guillaume (PS), Marie-Christine Vergiat (Front de gauche), et Thiébaut Weber (Confédération européenne des syndicats).
Le 30 avril à 19 heures à L’Espace citoyen (12 avenue Jean Mermoz – Lyon 8e), débat sur le thème Reconstruire le Pacte européen pour bâtir une société plus juste.
Entrée libre pour ces deux débats.
Renseignements : UTI CFDT Lyon-Métropole : 04 78 53 21 91