Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
L’avenir de l’Adpah, service d’aide aux personnes âgées dans le bassin viennois et de l’emploi des salarié.e.s qui l’accomplissent, sont en cause, suite au désengagement du Département de l’Isère. Vendredi 9 février, avec la CFDT, plus d’une centaine de manifestant.e.s a témoigné de la détermination dans les rues de Vienne (Isère). Échos sonores de la mobilisation et rencontre avec des syndicalistes.
En permanence, les pouvoirs publics, locaux et nationaux rappellent que le maintien à domicile est la meilleure solution pour les personnes âgées ou en perte d’autonomie. Pour conserver un cadre de vie familier qui évite l’entrée en Ehpad, des aides à domicile sont indispensables.
Ce service relève des départements qui ont charge le quotidien des seniors. Souvent, ces institutions délèguent cette mission à des associations, comme dans l’Isère avec l’Adpah. Mais quand les financements dévolus sont en baisse, c’est tout à la fois le service aux personnes âgées et handicapées et l’emploi des salarié.e.s qui sont mis en question.
Quai Frédéric Mistral à Vienne, la déléguée du syndicat CFDT Santé-sociaux détaillait les motifs de cette mobilisation des personnels de l’Adpah.
Accompagner dans leur quotidien des personnes souvent en perte d’autonomie est un service indispensable, alors même qu’elles sont incitées à rester dans leur domicile.
Sylvie Salgues accomplit ce travail depuis plus de trente ans, et sa collègue Sabine Bouquet depuis une vingtaine d’années. Ces militantes CFDT témoignent.
Avec une forte présence féminine, la manifestation s’est déployée dans les rues de Vienne, incitant la population et les salarié.e.s à réagir « tous ensemble » afin que la mission développée par l’Adpah ne soit pas mise à terre.
Devant le siège de la sous-préfecture de l’Isère et la statue du poète François Ponsard, les salariées de l’Adpah ont crié haut et fort que ce sont les conditions de vie à domicile de pas moins de 900 personnes qui se trouveront fortement dégradées si les élu.e.s départementaux n’apportent pas les financements nécessaires.
La vie de l’Adpah (association d’aide à domicile pour les personnes âgées et handicapées) est en ligne de mire. En effet, jeudi 29 février 2024, le tribunal devra statuer sur la pérennité de l’association dont les finances sont gravement affectées par une baisse de contribution du département de l’Isère.
Selon la CFDT, on court à la « maltraitance », plus de 900 personnes, dont 720 en perte d’autonomie grave, « resteront couchées, souillées et sans manger ». Déléguée du Syndicat CFDT Santé sociaux au sein de l’Adpah, Marie Bonvallet, appelle à la responsabilité les élu.e.s du département de l’Isère, et au premier chef, Jean-Pierre Barbier, son président.
Il reste à savoir si les conseillers départementaux isérois, poussés par les représentants de l’État, choisiront de financer l’Adpah afin que ce service indispensable continue à être accompli avec les moyens suffisants.