Onze ans après sa retraite, Pierre Lieuze revient sur plus de trente années de carrière menée avec constance dans le village de Montrottier. Entretien avec celui qui, reste un instituteur laïc dans l’âme.
Comme un certain nombre de ses condisciples connus entre 1966 et 1968 à l’Ecole normale de Lyon, Pierre Lieuze n’a arpenté que l’école d’un petit village des Monts-du-Lyonnais : Montrottier. Il a accumulé dans sa besace une foule d’anecdotes dont il ne tire ni regrets ni nostalgie. Simplement l’assurance d’avoir bien oeuvré pour ses chères têtes blondes !
Pierre Lieuze aime écrire depuis son plus jeune âge, et avec L’école n’est plus ce qu’elle était, il signe son cinquième livre. Comme avec Le piqueur des Bottières, La Vie oubliée, et La croix des folles, ou son Théâtre enfantin pour adultes avertis, le terreau qui fonde son écriture est son village, la micro-région à l’Ouest de Lyon, et les habitants, jadis agriculteurs laitiers, aujourd’hui « rurbains » salariés dans les entreprises des villes voisines : L’Arbresle, Tarare, Roanne ou Lyon.
Privée-publique : l’école instrumentalisée
La tradition du « maître », animateur de l’école publique, a dû faire face aux tenants de l’école catholique, dite « privée ». La confrontation ouverte par ceux qui croyaient au ciel, mécontents de voir un jeune enseignant compétent et déterminé fouler leur pré carré, s’est poursuivie durant trois décennies pour en arriver à un statu-quo à fleurets mouchetés. Malgré la paix scolaire, les mentalités ont mis du temps à changer, et la pression est telle au point qu’un des membres de notre famille hésite encore à témoigner à visage découvert des déconvenues qu’il a subies dans un village voisin. L’histoire de ce qu’on a pu appeler la « Vendée lyonnaise » prendra du temps à s’estomper dans les mémoires.
On lira donc avec intérêt l’histoire racontée par Pierre Lieuze. L’auteur narre des événements authentiques et ne prend pas la peine de dissimuler les personnages sous des pseudonymes. Il mêle allégrement à ses souvenirs des réflexions sur le système éducatif et l’avenir de cette grande maison qu’est encore l’Education nationale. Avec bonheur, sa faconde méditerranéenne vient adoucir le récit de quelques moments douloureux.
Cet ouvrage se parcourt avec délectation. On peut l’offrir sans réserve comme cadeau de Noël, même si au premier abord la matière peut sembler aride. Pour vous mettre en bouche, prenez deux minutes pour écouter l’ex-maître d’école effleurer le climat de son village. Entretien avec Pierre Lieuze.
Propos recueillis par Pierre Nouvelle.
L’Ecole n’est plus ce qu’elle était, Pierre Lieuze, 2012. A commander chez l’auteur :(04 74 70 14 54).
En 68 j étais parmi vos premiers élèves! Je garde de vous de très bons souvenirs , ceux ci reviennent depuis très souvent quand j entends Georges Brassens . Peut être m avez vous oubliez ou pas si votre cheville vous rappelle nos parties de rugby . Je n ai pas eu l occasion (par pudeur)de vous dire combien vous avez été pour moi très important .cordialement .Fabienne .