Par Jean-François Cullafroz-Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du Courrier (quotidien à Genève).
Conférence de presse au matin du vendredi 15 décembre 2023 devant le siège lyonnais de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Alors que l’assemblée plénière allait débattre du plan TER jusqu’à 2035, AuterVR et Cutpsa, associations d’usagers du train membres de la Fnaut, et le syndicat des cheminots CGT, ont organisé une conférence de presse à laquelle participaient les représentants des groupes politiques de gauche (écologistes, insoumis-communistes, socialistes et radicaux de gauche). Une occasion de rendre publique une alternative aux délibérations (Plan train et convention TER) proposées par le président Laurent Wauquiez. Reportage et entretiens avec les participants.
L’heure du point-presse initialement prévue par les associations d’usagers prévue à 11 heures avait été avancée à 8h45 pour coller au début de la séance de l’assemblée plénière de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Malgré le froid et un léger mistral, les associations d’usagers AuterVR et Cutpsa (Fnaut), le syndicat des cheminots CGT de Lyon et les élus écologistes, insoumis-communistes, socialistes et radicaux de gauche ont développé leurs motifs d’insatisfaction en regard des propositions de Laurent Wauquiez.
Tout d’abord, les cheminots CGT ont rappelé les insuffisances du bilan de la majorité régionale durant les années écoulées. Laurent Aubeleau, secrétaire du syndicat, a souligné les injonctions imposées à la SNCF par les responsables de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
Puis le responsable syndical a souligné qu’aux dysfonctionnements actuels vont s’ajouter à la politique de la SNCF et aux conséquences de l’ouverture à la concurrence des TER.
L’austérité financière sera renforcée par le découpage du trafic TER régional et l’attribution potentielle à plusieurs sociétés différentes pour lesquelles le service du public ne sera pas forcément la première des priorités.
Pas plus que leurs camarades de la CFDT-Cheminots ou de l’Unsa-ferroviaire, les responsables du syndicat Sud-Rail n’avaient pas pu faire le déplacement pour cette conférence de presse.
Mais ils avaient fait parvenir un communiqué aux journalistes. pour Sud-Rail, avec le plan Wauquiez, le compte n’y est pas. Aussi, les quatre syndicats Sud auralpins, l’heure est à l’action, en complémentarité avec les usagers.
Deux associations d’usagers, AuterVR et Cutpsa, toutes deux membres de la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut) étaient représentées, toutes deux porte-parole des habitant.e.s du sillon rhodanien.
Dans un premier temps, l’association des usagers des TER de la Vallée du Rhône (AuterVR) a expliqué les intérêts des résidents des deux rives du Rhône étaient liés. Face à la surcharge des rames de la rive gauche, notamment entre Lyon et Valence, la réouverture de la rive allierait la réponse aux besoins de la population et l’amélioration des conditions de transports des passager.e.s.
C’est Patrick Bombrun, un habitant de Valence, militant de l’association AuterVR, qui a développé cet argumentaire, comme il l’avait fait jeudi 14 décembre au micro de la station de radio RCF Drôme-Ardèche.
Patrick Bombrun a ensuite souligné les demandes du Collectif des usagers des services publics du Sud-Ardèche (Cutpsa). Seul département de France métropolitaine sans trains de voyageurs, l’Ardèche va encore voir reculer la perspective du service ferroviaire de proximité.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes est en effet revenu il y a quelques semaines sur ses engagements pour la réouverture de la gare du Teil (Ardèche) et la mise en place de la liaison SNCF Le Teil-Le Pouzin-Valence-Romans annoncée en 2020 par le président Wauquiez en gare de Cruas (Ardèche).
Les attentes vont croissantes dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes avec un intérêt de plus en plus grand pour le train, malgré une dégradation des services rendus par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la SNCF.
Ainsi en va-t-il en vallée de l’Azergues, entre les départements du Rhône, de la Loire et de la Saône-et-Loire. Cette ligne SNCF dessert un territoire enclavé et attire de plus en plus de voyageurs entre Paray-le-Monial (Saône-et-Loire) et Lyon (Rhône).
Récemment, un agent SNCF n’a pas été remplacé en gare de Lamure-sur-Azergues, modifiant substantiellement le trafic qui est renvoyé sur les transports par autocars. Une évolution que n’accepte pas l’association de développement de ligne Paray-le-Monial-Lyon (Adelipaly).
Kevin Mercier et Cécile Mazoyer, militants de cette association, elle-aussi membre de la Fnaut détaille les besoins des habitants ce de territoire à la charnière des régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté
Durant ce point-presse, les élu.e.s minoritaires de la Région Auvergne-Rhône-Alpes ont expliqué les ressorts de leurs positions sur l’avenir du trafic ferroviaire dans la seconde région de de France.
A suivre donc !
Notre prochain article :
Auvergne-Rhône-Alpes : Usagers du train, cheminots et élu.es main dans la main face au plan Wauquiez (2)