Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du quotidien Le Courrier (Genève)
Entre 300 et 500 personnes étaient réunies en ce samedi 1er avril, quand a débuté le rassemblement Il faisait soleil, puis, malgré la pluie de giboulée, les manifestants ont battu le parvis de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) pendant deux heures et demie. Car après quinze mois de gestion radicalement différente de ses prédécesseurs, le président de la région voit monter une contestation. En ligne de mire : le manque de dialogue et de lisibilité de sa politique en matière sociale, culturelle et de solidarité qu’une centaine d’associations regroupé sous le label Vent d’assos dénonce. Reportage sur la place François Mitterrand, dans le quartier lyonnais de la Confluence, devant l’Hôtel de région.
Ils et elles sont venus seul-e-s ou en famille, de tous les âges, amis avec une part importante de jeunes, pour demander à Laurent Wauquiez d’exprimer clairement ses orientations concrètes en matière d’action sociale, culturelle et sur le terrain de la solidarité. Et dans la foulée que lui-même ou ses vice-président-e-s ouvrent des relations avec le tissu associatif.
Opacité et absence de dialogue à la Région
Car ce qu’affirme la centaine d’associations réunies sous la bannière du collectif Vent d’assos, c’est que la clarté et le dialogue soient enfin inscrits à l’agenda du président, numéro 2 du parti Les Républicains, et de sa majorité
Ce fut un démarrage en musique et cela à continuer dans la bonne humeur, même si les propos et les conséquences de la politique mise en place par l’exécutif régional sont graves. Car en terme de pérennité du mouvement associatif comme des emplois qui vont de pair, l’heure de la fermeture va sonner. On parle en fin de 1 000 à 1 500 emplois du secteur associatif social, culturel, sanitaire, environnemental et agricole concernés par les changements d’orientation des financements publics régionaux.
« Des assos, des assos, pas des autoroutes », « des assos à l’assaut », tels étaient les slogans scandés en musique sur un fond de flonflons de fanfare;
La vie des associations et des emplois menacès
On comprend que du côté de celles et ceux qui sont directement menacés dans leur activité, la réaction soit au rendez-vous. Audrey Sibellas et Elise Ladeveze, respectivement salariées de la Fédération des acteurs de solidarité (Fas ex Fnars) pour l’une, et de Graine, un réseau d’éducation à l’environnement, se font les porte-parole parmi d’autres membres du collectif organisateur de Vent d’Assos.
Elles expliquent les demandes très modérées d’une centaine d’associations d’Auvergne et de Rhône-Alpes : pouvoir connaître et dialoguer.
Au cours du rassemblement organisé ce samedi 1er avril, les motivations du collectif Vent d’assos ont été lues et expliquées par plusieurs déléguées.
A l’unisson de l’Appel parisien des solidarités
Ce rassemblement et cet appel rejoignent l’appel des solidarités lancé aux candidats à l’élection présidentielle le 23 mars à Paris par 80 associations et fédérations d’associations en compagnie de Nicolas Hulot.
Au terme de l’après-midi, celles et ceux qui avaient le déplacement de la Haute-Loire à la Haute-Savoie, du Cantal à l’Ardèche ou au département de l’Ain, ont levé le doigt face à la verrière du bâtiment du Conseil régional. Une façon de demander à pouvoir prendre la parole et exprimer qu’ils et elles seront présents jusqu’à ce que les élus les entendent.
Deux grèves en parallèle le 13 avril.
Dans le même esprit que le rassemblement Vent d’assos, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes devrait entendre siffler ses oreilles les 13 avril prochain avec deux mouvements parallèles mais aux motifs analogues.
Tout d’abord, avec une manifestations des organismes et associations voués à la formation des adultes, où des emplois sont aussi mis en question par les décisions de la Région Ara.. Eric Vernassière, secrétaire général du Sgen-CFDT de l’académie de Lyon en témoigne.
Et puis, aussi le même jour, c’est de l’intérieur même du bâtiment du Conseil régional que devraient venir les sifflets, les syndicats des personnels ayant décrété un mouvement de grève, là encore pour refuser des décisions qu’ils gent prises « dans la plus grande opacité ». Une grève avait déjà eu lieu le 7 novembre 2016 et avait été très bien suivie à Clermont-Ferrand.