Par Jean-François Cullafroz, journaliste honoraire carte de presse 49 272
24 avril 1915-24 avril 2015. Partout dans le monde, on a commémoré le premier génocide du 20e siècle en Europe. Prèès d’un million et demi d’Arméniens et d’Assyro-Chaldéens-Syriaques ont été assassinés sur ordre du gouvernement turc. Une entreprise planifiée par le parti des Jeunes turcs, et que le gouvernement de Mustapha Kemal qui les a renversés n’a pas démenti. Pourtant, en instaurant la République, il se revendiquait des idéaux de la Révolution française. Un siècle plus tard, les plaies ne sont pas pansées et la communauté internationale réclame toujours la reconnaissance du génocide par le gouvernement turc, tandis que les descendants des victimes et des rescapés attendent une légitime réparation. Plongée dans les différentes phases de la commémoration entre Rhône et Saône.
Il faisait beau à Lyon en ce vendredi 24 avril 2015. Pour se souvenir du début du génocide des Arméniens et Assyro-chaldéens-syriaques, représentants des communautés, responsables religieux, élus locaux s’étaient donné rendez-vous en l’église St Georges pour une cérémonie religieuse présidée par Mgr Norvan Zacharian, primat de l’Eglise apostolique arménienne et le cardinal Philippe Barbarin, primat des Gaules.
Puis conduite par un grand nombre de jeunes, une manifestation de plus de 1 500 personnes a traversé le quartier de la Guillotière pour se rendre place Bellecour où avait lieu une cérémonie publique d’hommage.
Pour ces jeunes de la 4e génération des rescapés, l’heure était à demander des comptes à la Turquie pour une reconnaissance officielle du génocide mais aussi pour d’indispensables réparations.
http://youtu.be/zTkVqp33LSg
Place Antonin Poncet, devant le mémorial du génocide arménien, les enfants ont pris le relais. Devant les responsables religieux et politiques, c’est un message de paix que la chorale arménienne a délivré par le biais de la chanson de Charles Aznavour : « Ils sont partis ».
Ensuite, à quelques pas de là, sur la place Bellecour avait lieu l’hommage officiel à un million et demi de victimes du premier génocide du 20e siècle.
En ouverture de cette soirée d’hommage, un membre de la communauté arménienne évoque le souvenir de sa grand-mère qu’il allait visiter régulièrement en Ardèche. Un groupe de musiciens arméniens accompagnait cette touchante évocation.
Sur la place Antonin Poncet, en attendant la commémoration officielle, Fanny est là avec son mari et ses enfants, une pancarte dans la poussette affiche le nom Hrant Dink. C’est le patronyme d’un journaliste turc d’origine arménienne assassiné le 19 janvier 2007, à la sortie de son journal, l’hebdomadaire Agos, édité en langues arménienne et turque.
Fanny milite pour la réconciliation des deux peuples. Elle témoigne.