Arménie : retour sur le génocide du 20e siècle

Posté le par dans Coup de coeur

Reportage de Jean-François Cullafroz,

journaliste honoraire carte de presse 49272

(© Pierre Nouvelle)

(© Pierre Nouvelle)

Le Centre national de la mémoire arménienne a été ouvert en décembre 2013. Il est implanté à Décines, une ville du département du Rhône, en banlieue lyonnaise. Il est constitué d’un restaurant, d’une bibliothèque, d’un centre documentaire et de salles d’exposition. En 2014, il a accueilli un millier d’élèves dans le cadre d’animations scolaires, mais en 2015, année du 100e anniversaire du génocide arménien, il en recevra sans doute beaucoup plus. Depuis le 4 mars 2015, elle accueille une exposition consacrée à un orphelin, rescapé du génocide, industriel lyonnais, bâtisseur, mécène et grand philanthrope: Napoléon Bullukian.

A Décines (Rhône), la communauté arménienne reste très présente et sa mémoire est célébrée dans ce lieu de mémoire (© Pierre Nouvelle).

A Décines (Rhône), la communauté arménienne reste très présente et sa mémoire est célébrée dans ce lieu de mémoire (© Pierre Nouvelle).

Le Centre national de la mémoire arménienne à Décines (Rhône) est une jeune  institution dirigée par Katia Boudoyan, petite-fille de rescapés du génocides, a pour responsable de la documentation Daniel Meguerditchian, lui-même historien.

Une entreprise étatique planifiée de purification ethnique

Le génocide arménien a touché environ un million et demi de personnes fusillées, brûlées, gazées, affamées… , essentiellement en 1915, même si le massacre avait été anticipé dès la fin du 19e siècle, et s’était mis en place dans les premières années du 20e siècle. Cet acte condamné par les institutions internationales : commission des droits de l’homme de l’Onu. depuis 1987, puis par la France en 2001, au même titre qu’une vingtaine de pays européens. Il reste pourtant nié jusqu’à maintenant par la Turquie, pays qui a perpétré ce massacre de masse planifié sur des bases raciales afin d’élargir l’espace vital d’un pays, quitte en éliminer les populations minoritaires.

C'est un pan de l'histoire humaine que le Cntre natioanl de la méoire arménienne propose de revisiter (© Pierre Nouvelle).

C’est un pan de l’histoire humaine que le Cntre natioanl de la méoire arménienne propose de revisiter (© Pierre Nouvelle).

Le Centre national de la mémoire arménienne de Décines propose une exposition permanente qui rappelle les différentes phases et l’ampleur du génocide. Daniel Meguerditchian revient sur ce pan tragique de l’histoire humaine. Des propos recueillis par François Dalla-Riva.

Les ressorts de ces crimes de masse planifiés par un état ont été repris vingt ans plus tard par les responsables allemands et autrichiens du nazisme et leurs complices dans différents pays occupés.

(© Pierre Nouvelle)

Un million et demi de personnes exterminées (© Pierre Nouvelle)

Le Centre national de la mémoire arménienne a préparé en coopération avec le Mémorial de la Shoah à Paris une exposition sur les génocides : arménien, juif, tutsi… exposition qui vient de se clore à Décines, mais qui continue à tourner en France. Qu’est-ce que le fait génocidaire ? Quelles en sont les caractéristiques ?

Le rejet de l’autre, au cœur de l’homme ?

Deux mois avant la célébration du 24 avril, jour-anniversaire du génocide, Daniel Meguerditchian répond, à la fois en historien mais aussi en homme, sur les génocides, et leur capacité à être à nouveau perpétré, de puis le premier meurtre familial et mythique  de Caïn contre son frère Abel.. Des propos recueillis par François Dalla-Riva.

Un siècle après le génocide de 1912, la mémoire des familles d’origine arménienne disséminées reste vivace sur la tragédie que leurs ascendants ont vécu. C’est le cas de Jacques Dedoyan. Ce retraité a attendu 50 ans pour que son père lui livre ainsi qu’à ses frères le passé douloureux qui fut le sien quand il échappa au génocide par une longue marche entre la mer Egée et la ville de Mossoul. Et c’est à la demande de ses propres enfants que leur grands parents ont livré cette partie douloureuse de leur passé. Ainsi, aussi en a fait son épouse, elle aussi rescapée du génocide.

Jacques Dedoyan, très ému (et on le comprend), témoigne devant la caméra de François Dalla-Riva.

Hommages aux rescapés arméniens et assyro-chaldéens

Depuis le 4 mars 2015, c’est à un rescapé du génocide que le Centre national de la mémoire arménienne rendra hommage en la personne de Napoléon Bullukian. Cet orphelin fit à Lyon un beau parcours dans le monde industriel. mais il n’a pas oublier ses origines, et ses actions philanthropiques ont marqué la ville de Lyon, dans la monde de la construction comme de la culture dont il fut un mécène en compagnie de son épouse Léa.

 

En compagnie de son épouse Léa, Napoléon Bullukian a été un bienfaiteur de la ville de Lyon (© DR)

En compagnie de son épouse Léa, Napoléon Bullukian a été un bienfaiteur de la ville de Lyon (© DR)

Inauguration de l’exposition « L’exceptionnel destin de Napoléon Bullukian ».mercredi 4 mars à 19 heures au Centre national de la mémoire arménienne. 32 rue du 24 avril 1915 – Décines-Charpieu (69150).

Le centre est ouvert au public les mercredi, vendredi et samedi de 10h à 12h et de 14h à 17h.Tél. 04 72 05 13 13 – courriel : contact@cnma.fr

 

Joseph Yacoub, professeur d'universié, est héritier de l'histoire dont il rappelle la mémoire (© DR).

Joseph Yacoub, professeur d’universié, est héritier de l’histoire dont il rappelle la mémoire (© DR).

A côté du génocide d’un million et demi d’Arméniens, d’autres populations ont été massacrées comme les Assyro-Chaldéens. Joseph Yacoub, professeur honoraire de sciences politiques de l’Université catholique de Lyon vient de publier un ouvrage sur ce sujet. « Qui s’en souviendra, 1915 : le génocide assyro-chaldéo-syriaque ». Ce génocide qui reste totalement d’actualité,avec les exactions mises en œuvre par Daesh actuellement en Irak et en Syrie. il signera son livre jeudi12 mars entre 16h30 et 18h30 à la librairie lyonnaise La Procure avec une présentation rapide de l’ouvrage à 17h30.

Librairie La Procure : 9 rue Henri IV – Lyon 2e. Tel. : 04 78 37 63 19 – courriel : librairie.lyon@laprocure.com

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