Vaulx-en-Velin est une des communes de la banlieue Est de Lyon. Dans cette cité, longtemps patrie du maraîchage, la population ouvrière a trouvé un logement. En son sein, des personnes immigrées, exilées, réfugiées… à l’enseigne des Arméniens qui ont fui le génocide déclenché par le gouvernement turc en 1915. Depuis de nombreuses années, l’Arménie est dans le cœur des élus vaudais. Sous l’impulsion d’Armand Menzikian ont allié le souvenir de Missak Manouchian et de ses camarades résistants, ceux de l’Affiche rouge, et puis les victimes du premier génocide du 20e siècle en Europe. Alors que se profile la grande commémoration du 24 avril, partout en France et dans le monde, à Vaulx-en-Velin, on déploiera une série de manifestations culturelles. la culture comme trait d’union entre les sensibilités politiques et toutes les couches de la population. Reportage en compagnie d’un élu local, Armand Menzikian.
Armand Menzikian est un des élus de Vaulx-en-Velin. Cette ville de la banlieue est de Lyon a accueilli une population d’origine arménienne, comme ses communes voisines de Décines, Meyzieu et Pont-de-Cheruy, aux portes du département de l’Isère.
Son père Arzeman et sa tante Yirsed (Elisabeth), alors tout jeunes enfants de l’antique cité de Kharberd (aujourd’hui Elazig) au bord de l’Euphrate, ont échappé du génocide arménien et sont arrivés dans la décennie 20 en France. Ils avaient été sauvés par des paysans, puis recueillis dans un des orphelinats de Beyrouth avant de partir pour Marseille.
Ce fils de réfugié n’a pas oublié ses racines. Arrivé aux responsabilités municipales, il a milité pour la reconnaissance du génocide arménien. Ainsi, il est à l’origine de la commémoration annuelle dans sa commune de ce massacre effroyable dont les débuts remontent au 24 avril 1915. Ainsi, Vaulx-en-Velin a-t-elle scellé un pacte d’amitié avec la commune arménienne d’Artik.
Il a aussi contribué à tisser des ponts entre la commémoration de l’assassinat de Missak Manouchian et de ses camarades de l’Affiche rouge et celle du début du génocide arménien. Ainsi, cette année, ce sont 100 roses qui seront déposées le 22 avril devant la stèle commémorative traditionnelle, le Khatchkar pour ce double hommage.
D’autres temps forts marqueront ce temps de mémoire avec un spectacle de danse de la compagnie Nairi le 18 avril, la projection du film Le fils du marchand d’olives, un ensemble de cinq expositions dont le vernissage a eu lieu mardi 14 avril, et un concert choral avec l’ensemble Gomidas samedi 25 avril en l’église St Thomas.
Parmi ces expositions, une rétrospective photographique de Stéphane Boudoyan. Depuis quarante ans va régulièrement mettre ses pas dans ceux de son père et de ses aïeux, et livre ainsi un regard original sur les vieilles pierres, notamment les églises, mais aussi des pierres vivantes que sont les descendants d’Arméniens, comme des populations kurdes, ou turques.
A découvrir aussi un rappel du génocide arménien réalisé par Daniel Meguerditchian du Centre national de la mémoire arménienne de Décines, un travail mis sur pied avec des élèves des écoles, et un parcours pédagogique simple et de belle tenue informative réalisé par le Mémorial de la Shoah à Paris. Il relate les différents génocides les plus récents, à commencer par celui perpétré par les colonisateurs allemands en Afrique avec les populations Hereros et Namas, une dizaine d’années avant la première purification ethnique européenne concernant les Arméniens et les Assyro-Chaldéens-Syriaques de ces régions compris entre l’Anatoli,e le bassin du Tigre et de l’Euphrate, les marches de l’Iran et de la Russie.
L’ensemble de ces manifestations a été mis sur pied par un comité qui réunit élus locaux et représentants des communautés juive, arménienne, turque, musulmane… La volonté clairement affichée est celle du dialogue et de la réconciliation dans la vérité, comme l’explique Armand Menzikian au micro de Jean-François Cullafroz.
Renseignements : www.vaulx-en-velin-journal.com et www.vaulx-en-velin.net