Reportage de François Dalla-Riva, journaliste honoraire carte de presse 49 272
Vendredi 13 mars 2015, les Assises internationales de l’information tenaient une journée exceptionnelle à Paris au Conseil économique, social et environnemental. Thème de cette journée à laquelle participaient plus de 150 personnes : que faire après Charlie ?
Pour cette édition spéciale des Assises de l’information, Journalistes, éditeurs, enseignants, étudiants, lycéennes et lycéens, syndicalistes, membres de la société civile, représentants des pouvoirs publics se sont interrogés sur les orientations collectives qui pouvaient être dessinées en matière d’information, d’éducation aux médias, de responsabilités des journalistes et patrons de presse, comme de devoir d’informer, et puis aussi les territoires oubliés de la République.
Dans ce haut lieu de la République où les forces vives de la Nation se confrontent, le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Jean-Paul Delevoye exprime son sentiment. La liberté de la presse est-elle bien consubstantielle à la République ? Les journalistes doivent-ils disposer en France de nouveaux moyens pour exercer leur profession et garantir leurs sources.
Réponse du président du Cese, ancien maire, député, ministre et médiateur de la République, aujourd’hui homme de consensus entre des représentants des forces sociales parfois opposées. Des propos recueillis par Jean-François Cullafroz.
Lors de cette journée, la matinée a été occupée par plusieurs groupes de travail qui avaient tous trait aux suites des attentats et meurtres autour de Charlie Hebdo. Une des commission portaient sur les relations entre les médias et les enseignants. A ce titre, la parole d’une responsable du ministère de l’Education n’est pas sans importance, bien au contraire.
Point de vue donc de Divina Frau-Meigs, directrice scientifique du Clemi, Centre de liaison et d’information sur les médias. Aujourd’hui après les événements Charlie de début janvier 2015, quelles responsabilités et quels devoirs sont interpellés pour les journalistes comme pour les enseignants ? Le gouvernement vient de créer une réserve citoyenne, quelle part les journalistes peuvent-ils y prendre ?
Réponse du président de Divina Frau-Meigs, qui est garante nationalement du dialogue entre mondes de l’enseignement et du journalisme. Elle est, elle-même, professeure d’université. Des propos recueillis par Jean-François Cullafroz.
Avant l’édition exceptionnelle de ces Assises, l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI) a rendu un rapport. Le dernier rapport de l’ODI datait de l’automne 2014, mais depuis, il y a eu les assassinats à Charlie-Hebdo. Comment la presse écrite et audiovisuelle a-t-elle traité ces meurtres ? Y a-t-il eu des dysfonctionnements des médias et des dérapages des journalistes ? Les réponses de l’ODI et de Patrick Eveno,son président, par ailleurs universitaire, était un point de vue à entendre et à analyser.
Les analyses de l’ODI ont ensuite été livrées aux participants de cette journée de travail au Conseil économique, sociale te environnemental. Aujourd’hui après les événements Charlie de début janvier 2015, quelles responsabilités et quels devoirs sont interpellés pour les journalistes comme pour les enseignants ? Le gouvernement vient de créer une réserve citoyenne, quelle part les journalistes peuvent-ils y prendre ?
Des propos recueillis par Jean-François Cullafroz.
Samba Dioukouré participait à ces Assises au Conseil économique et social dans le groupe de travail qui a examiné les rapports entre journalisme et monde de l’enseignement. Son parcours est emblématique de la réalité de la société française.
Samba Dioukouré est né à Paris dans le 10e arrondissement. Fils de parents maliens arrivés en France dans les années 1980, il a pu accéder à une des 14 écoles agréées par la profession, le Centre de formation des journalistes (CFJ) de la rue du Louvre à Paris, grâce à la préparation assurée par la formation dispensée dans la mouvance du Bondy blog.
Et pourtant, malgré des études réussies et un véritable effort pour se « mouler » dans la culture journalistique ambiante, Samba Dioukouré reste dans une situation précaire,vivant de maigres piges, notamment pour le magazine Afrique Culture. Cette année enfin, après beaucoup de galères, il espère obtenir sa carte de presse.
Samba Dioukouré témoigne de son parcours semé d’embûches au micro de Jean-François Cullafroz
René Dassié participait à cette édition spéciale des Assises internationales du journalisme. Notre confrère journalisme dans un quotidien camerounais a fui son pays en 2013 car il était menacé de mort. Il avait en effet enquêté sur des faits graves de corruption au sein du gouvernement de son pays.
En France, il a été accueilli par des consœurs et confrères et logé au sein de la maison des journalistes créé e par une collègue de France Info, Danièle Ohayon. Aujourd’hui, il peut encore exercer sa profession grâce à cette association solidaire.
René Dassié témoigne sur les difficultés pour les journalistes camerounais de pouvoir exercer leur métier. Propos recueillis par Jean-François Cullafroz.
Luc Hermann est le co-gérant de l’agence Premières lignes TV, qu’il a montée avec Paul Moreira, après leur départ de Canal +.
Cette société de presse édite de nombreux magazines (Cash investigation, par exemple) qui sont ensuite diffusées sur les chaînes de télévision publiques(France 2, France 5, Arte) ou privées (Canal +). Premières lignes était aussi voisine de palier de la rédaction de Charlie Hebdo. Ses journalistes furent les premiers sur les lieux et furent très choqués par cet attentat et les meurtres de leurs collègues.
Si deux mois après la vie a repris, la rédaction de Premières lignes étant restée dans l’immeuble, ces évènements ont laissé des traces… Luc Hermann s’en explique au micro de Jean-François Cullafroz.