Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Devant la Veilleur de pierre, monument dédié à la Résistance et à la Déportation, plus d’un millier de personnes s’est rassemblé pour s’opposer à la montée de l’antisémitisme en particulier et de la haine de l’autre en général. Reportage et rencontre avec trois participant.e.s à cette manifestation, fille et fils de déporté ou syndicaliste.
A 18h30, par grappes, ils et elles se sont retrouvé.e.s sur la place Bellecour et petit à petit ont rejoint le Veilleur de pierre. La rue qui longe la place a été barrée à la circulation, et la foule se presse vers ce monument dédié à la Résistance et à la Déportation, là-même où cinq résistants tirés de la prison Montluc, ont été fusillés en représailles de leurs actions mener pour libérer la France.
Il y a soixante-quinze ans, des citoyens se sont levés pour dire non au national-socialisme et pour cela ont payé de leur vie. Ainsi, le résistant juif Léon Pfeffer, membre du mouvement communiste des FTP-MOI, Francis Chirat, responsable villeurbannais de la Jeunesse ouvrière chrétienne, Gilbert Dru, militant de la Jeunesse étudiante chrétienne, Albert Chambonnet, aviateur résistant, responsable régional des Forces françaises de l’intérieur et René Bernard, jeune antinazi, membre du mouvement résistant Front national.
Avant que n’arrive la maire de Lyon, Gérard Collomb, rejoint par Manuel Valls, ex-Premier ministre, venu soutenir l’équipe de football de Barcelone, nous avons rencontré plusieurs participants à ce rassemblement contre l’antisémitisme.
Ainsi, Monique Falissard. Cette habitante de Vienne, est la fille d’un ancien élève-ingénieur de l’Ecam (École catholique des arts et métiers), arrêté à Sens, par les Allemands dans un train au retour de Paris. Comme d’autres camarades de sa promotion réfugiée en Belgique, il avait refusé de se soumettre au STO (Service du travail obligatoire). Après son incarcération en prison, il fut transporté au camp de Compiègne, avant d’être déporté à Buchenwald.
Monique se souvient bien du témoignage édulcoré que son père lui livra alors qu’elle étai jeune enfants. Elle a puisé dans ce témoignage et l’exemple d’une famille ouverte à l’autre, à l’étranger en particulier, son engagement présent dans l’accueil des réfugiés. Son papa militait à la Licra, et c’est après avoir entendu le témoignage de Dominique Schnapper, fille du philosophe Raymond Aron, qu’elle a décidé de participer à ce rassemblement. Elle raconte.
Venue de Pologne, la famille de Tommy avait rejoint Paris dès la montée du nazisme. Ses parents l’ont confié à une famille catholique et il a vécu caché durant toute la période de l’Occupation allemande de la France entre 1940 et 1944..
En 1945, toute sa famille avait été exterminée. Il ne pouvait pas manquer ce rendez-vous militant, insistant sur le fait qu’après lui et les autres enfants de déportés, il n’y aura plus de témoins pour attester de la véracité de la Shoah. Très naturellement, il explique sa présence en ce mardi soir de printemps naissant.
Parmi les résistants au nazisme, il y avait des chrétiens, protestants et catholiques comme Gilbert Dru et Francis Chirat, responsable de la Joc et déjà adhérent à la CFTC.
Depuis 1964, la CFDT qui est née de l‘évolution de la CFTC, a conservé les orientations humanistes qui président depuis 1919, et les premiers syndicats chrétiens nés à Lyon et paris dès 1886. Aujourd’hui, pour la première confédération syndicale française, la lutte contre toutes les discriminations, racistes, sexistes, homophobes…
Aussi, comme d’autres militants de la CGT, la FSU, de l’Unsa, de la CFTC, les adhérent.e.s CFDT étaient présent.e.s place Bellecour. Ainsi, André Vessot, passionné d’histoire, notamment sociale.
Dernier d’une famille de six enfants, il est né à Lyon le 1er mars1943, le jour de la grande rafle de Villeurbanne, événement dont il tient à se souvenir. Ancien ingénieur chimiste chez Rhône-Poulenc, il a été secrétaire général de l’Union départementale CFDT du Rhône, et est venu en plein accord avec son engagement social et sociétal.
La lutte contre l’antiracisme et toutes les discriminations sociales et sociétales est un combat quotidien, celui qui fonde l’existence de la Républicaine française et des mouvements sociaux et politiques qui ont contribué à la faire naître.
Dès 1789, dans la foulée des philosophes des Lumières, l‘abbé Henri Grégoire, délégué aux États généraux fut un propagateur de l’abolition de l’esclavage et de l’émancipation des juifs…
Un exemple à poursuivre !