Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste carte de presse 49272
Le 42e festival de la Bande dessinée d’Angoulême avait lieu du 29 janvier au 1er février 2015. Un rendez-vous rituel, qui, cette année, a pris une tournure exceptionnelle. La liberté de la presse, la force du dessin et de la caricature, leur nécessité pour une démocratie vivante et saine, toutes ces préoccupations étaient partagées par les milliers de visiteurs qui se sont pressés pendant cinq jours d’un bout à l’autre de la cité angoumoise..
Alors que dans la ville haute, on se pressait sous les bulles à la recherche de dédicaces et de débats, en bas, au bord de la Charente, l’exposition consacrée aux dessinateurs de Charlie Hebdo affichait salle comble. Cabu, Wolinski, Cavanna, le professeur Choron…des artistes et journalistes qui avaient pour certains déjà participé à l’aventure de Hara Kiri et de la Gueule ouverte étaient honorés, comme d’autres qui les avaient rejoints : Luz, Catherine, Honoré, Bernard Maris, Charb…
En trois semaines, sous la houlette de Jean-Pierre Mercier, l’équipe de la Cité internationale de la bande dessinée a monté une rétrospective des « Unes » marquantes de ces magazines satiriques. Le conseiller scientifique de la Cité répond aux questions de François Dalla-Riva, journaliste. Il détaille le lien particulier qui unit son établissement culturel à toute la bande à Charb, Wolinski et Cabu. Devant la dernière « Une » censurée de Hara-Kiri en novembre 1970, il répond sur la censure que le quotidien Ouest-France a pratiqué en interdisant dans ses colonnes la « Une » du Charlie des survivants.
Devant des Unes cocasses; et drôles, saignantes ou tout simplement bien envoyées, à la vision d’interviewes, le public était là attentif, ému, parfois même essuyant des larmes. Hara Kiri, Charlie Hebdo c’était tout un pan de leur vie, à l’instar de ces deux Angoumoises. D’habitude, elles répondent présentes, alors ce n’est pas cette année, trois semaines après les ignobles assassinats qu’elles allaient déserter. Ecoutez plutôt. Des propos recueillis par François Dalla-Riva.