Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Jeudi 28 février, lors d’un rassemblement de journalistes à Alger, des dizaines de collègues algériens étaient arrêtés, dont notre consœur Leila Beratto, correspondante de Radio France Internationale. Ses parents vivent en France où elle a été salariée de Radio France, notamment dans la station de France Bleu à Grenoble. Ces menées contre la presse de la part du pouvoir algérien ont suscité la solidarité immédiate des syndicats de journalistes CFDT, CGT et SNJ en France. Explication et réactions des Algériens vivant à Lyon (Rhône)
A Lyon samedi 2 mars comme à paris, Toulouse, Marseille/// ce dimanche 3, les manifestants algériens réclamaient le desserrement de l’étau sur la presse algérienne.
Une demande forte exprimée samedi matin sur France culture par Nadjia Bouzeghrane, la co-fondatrice du quotidien El Watan.
Arrestations de journalistes en Algérie : stop à la censure !
Vendredi 1er mars, les syndicats de journalistes en France CFDT, CGT et SNJ ont apporté leur entier soutien à leurs consœurs et confrères algériens.
Ils étaient une centaine rassemblés pour protester contre la censure imposée par les autorités et les dirigeants des médias. Celle-ci porte sur la couverture des manifestations contre le régime, à propos de la cinquième candidature à la
Présidentielle de l’actuel chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika.
Les médias publics et privés algériens avaient fait l’impasse sur les nombreuses manifestationspopulaires, sous pression du pouvoir et de ses proches à la tête des organes de presse, ne reprenant que les informations officielles. Des journalistes de la Radio et de la Télévision publiques nationales avaient dénoncé ces actes de censure dans leur propre média et s’étaient joints aux manifestations. Ce n’est pas
en occultant et en taisant la colère du peuple que le gouvernement mettra un terme à ce soulèvement de la population.
Mettre un terme à la censure
Les syndicats français de journalistes (CFDT, CGT et SNJ), membres de la Fédération internationale des journalistes (FIJ, 600 000 membres), apportent leur totale solidarité à leurs confrères algériens et appellent le pouvoir à mettre un terme à une censure de la presse intolérable dans un pays où les journalistes ont déjà payé un
lourd tribut à la liberté d’information.
Ils rappellent également que le rôle des journalistes est de donner à voir les faits, afin d’informer la population. Le journaliste s’engage à « respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité », souligne la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (Munich, 1971). Et c’est en ce sens que le journalisme est un des piliers de la démocratie. Quand il est réprimé, c’est la démocratie qui est en danger.
Les syndicats français de journalistes (CFDT, CGT et SNJ) appellent la France à mettre fin au silence contre les mises en cause de la liberté de parole et du droit des journalistes à faire leur métier en Algérie.