Reportage de François Dalla-Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272, correspondant du quotidien Le Courrier (Genève)
Quitter sa famille, ses ami.e.s, sa terre, son pays ne se fait jamais de gaieté de cœur, et pour beaucoup de migrants la France reste la patrie des Droits de l’Homme (© Pierre Nouvelle).
Coup de tonnerre dans le milieu des personnes et organisations développant la solidarité avec les étrangers. Le Conseil constitutionnel a dépénalisé l’accueil des personnes en situation irrégulière. Une bonne nouvelle qui est tombée au moment même où la marche partie de Vintimille le 30 avril arrivait à Londres après être passée par Calais. Retour sur ces événements et sur la solidarité développé dans la vallée de la Roya, qui fait l’objet d’un film récemment sorti sur les écrans.
Partie le 30 avril de Vintimille, à la frontière italo-française, une marche pour l’accueil des étrangers a rejoint Londres le 8 juillet après être passé par Calais, à la frontière franco-anglaise (© Pierre Nouvelle).
Le principe de fraternité l’emporte sur le délit de solidarité, tel est en substance le fond de l’arrêt rendu le 6 juillet 2018 par le Conseil constitutionnel, la plus haute autorité juridique en France.
Du baume au cœur bienvenu après des mois de tracasseries policières à la frontière franco-italienne, du côté de Breil ou de Briançon.
Parmi d’autres; Cédric Herrou incarne cette action pour plus de justice et de fraternité envers ces personnes qui arrivent par grappes, enfants, adolescents, familles qui ont bravé la Mer Méditerranée aux mains de passeurs, parfois après des mois d’exploitation en Libye.
Récemment sorti sur les écrans, « Libre’, film de Michel Toesca, raconte deux années de combat de ce jeune agriculteur. Récemment, il était invité d’associations solidaires avec les migrants au cinéma bordelais Utopia.
Il présente le film et parle de son action qui l’a conduit à plusieurs reprises au tribunal.
Un ruban solidaire
Entre Calais, où de nombreux militants ont été sujets d’intervention des forces de sécurité, et Vintimille, il y a des liens évidents. D’un côté des personnes migrantes veulent quitter la France pour rejoindre famille et amis en Angleterre. De l’autre, d »autres étrangers qui cherchent dans l’Hexagone une terre d’asile.
C’est ce qui a conduit les responsables de l’Auberge des migrants qui fête ses dix années d’existence, d’imaginer avec les militants de la vallée de la Roya une marche entre Vintimille et Londres. Maya Konforti, coresponsable de l’Auberge des migrants explique cette relation Nord-Sud. Elle participait à la marche parvenue à Londres le 8 juillet. Nous l’avons rencontrée à Vienne (Isère) après un après-midi de marche entre la gare de Saint-Clair-les-Roches (Isère) et Sainte-Colombe-les-Vienne (Rhône).
Entre New-Delhi et Genève…
Yann Forget a rejoint la marche partie de Vintimille. Il prépare un autre périple entre l’Inde, patrie du Mahatma Gandhi et le Palais des nations à Genève, un des sièges de l’Organisation des nations unies. Il présente cette initiative porteuse de paix qui se déroulera en 2019.