Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Alors que s’ouvrait le 35e jour de grève des cheminots, le chef de l’État a signé ce mercredi la loi sur la réforme ferroviaire. Depuis l’Élysée, et devant les caméras de télévision, aux côtés de la ministre des Transports Élisabeth Borne et du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, Emmanuel Macron a officiellement promulgué cette loi controversée. De leur côté les quatre syndicats de cheminots représentatifs (CFDT, CGT, Sud et Unsa) appellent à la grève depuis ce mercredi 27 juin jusqu’au vendredi 30 au matin. Présent hier à Bordeaux, Edgar Stemer, secrétaire général de la Fédération CFDT des transports-environnement porte un regard sur les trois mois mois de grève qui viennent de s’écouler. Analyse et entretien.
Le président de la République a bien choisi le moment et la manière pour promulguer officiellement la loi sur la réforme de la SNCF : à la télévision, en direct et au début des deux dernières journées du cycle de grève entamé en avril dernier.
Poursuivre l’action syndicale dans la négociation ?
Alors que les syndicalistes de l’Unsa Ferroviaire ont annoncé que leur organisation sortira de la grève au terme des deux prochains jours de grève des cheminot, la CFDT adopte une position plus nuancée. Comme l’a exprimé depuis plusieurs jours Laurent Berger, secrétaire général de la centrale cédétiste, la CFDT Cheminots suspendra sa participation au mouvement pendant tout l’été, et jugera ensuite de l’opportunité de modes d’action.
En effet, pour la CFDT comme pour l’Unsa, l’essentiel de l’énergie syndicale doit présentement être consacré à la négociation de la convention collective des entreprises du secteur ferroviaire.
Présent hier à Bordeaux pour une réunion de salariés des transports, Edgar Stemer porte un regard sur les trois mois mois de grève qui viennent de s’écouler.
Convention collective du ferroviaire : un chantier très ouvert
Menés de concert encore par les quatre syndicats de cheminots : CFDT, CGT, Sud et Unsa, les deux jours de grève actuels vont ouvrir la voie à la poursuite de la négociation de la convention collective nationale pour toutes les entreprises du ferroviaire.
L’accord de cette discussion paritaire va devoir intégrer le cadre fixé par la loi récemment votée et intégrer la problématique des cheminots SNCF qui pourraient être appelés à quitter provisoirement ou définitivement l’entreprise nationale que les parlementaires ont transformé en établissement public à caractère industriel et commercial. Une longue négociation dont l’objectif final de signature a été fixée au 1er janvier 2020.
Pour leur part, la CGT-Cheminots et Sud-Rail, quant à elles, ont décidé seules de poursuivre le mouvement par un appel à la grève les 6 et 7 juillet 2018.
L’avenir des Ter et la vie quotidienne des usagers
Comme l’exprime au début de cet article,le numéro 1 de la CFDT des transports, en plus de la question des conditions d’emploi des salariés de la branche ferroviaire, c’est aussi le service rendu par les entreprises qui est en ligne de mire. Avec l’avenir de lignes soumises à la bonne volonté es régions, que deviendra la desserte de lignes moins fréquentées que le réseau TGV.
Telle est bien la question de fonds posée aux élus des treize régions hexagonales, mais aussi des associations censées exprimer les besoins des citoyens.