Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 496272
Dans l’hommage national, ce sont les quatre personnes assassinées à Trèbes qui ont été unies à Mirielle Knoll, elle aussi victime du fanatisme (© Pierre Nouvelle).
Mercredi 28 mars 2018, à Paris dans plusieurs villes de France, la population, de tous âges et de toutes couleurs, a marché contre l’antisémitisme, contre le fanatisme et contre le terrorisme. Après l’hommage présidentiel au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame dans la cour des Invalides, c’est le peuple qui était dans la rue en solidarité avec Mireille Knoll, une vieille dame rescapée de la Shoah assassinée par un de ses voisins parce qu’elle était juive. Jeudi matin, c’est dans l’Aude qu’a eu lieu l’hommage aux quatre personnes assassinées entre Carcassonne et Trèbes. Parmi elles, Christian Medvès. Christian Medvès et Arnaud Beltrame ne se sont rencontrés que sur le lieu de leur assassinat. Ils e se connaissaient, mais tous deux étaient des hommes, militants convaincus de la fraternité. Reportage et entretiens avec des militants CFDT, dans les rues du 19e arrondissement de Paris, devant l’immeuble des fédérations de la centrale cédétiste.
Christian Medvès est l’une quatre victimes dy tueur fanatique de Trèbes. Militant CFDT, il partageait avec le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame le dévouement aux autres et au bien commun (© Pierre Nouvelle).
Il n’ y a pas de hiérarchie dans l’horreur d’un assassinat, mais il n’est pas anormal que l’on parle plus des personnes les plus en vue, et dont l’action la plus évidente mérite d’être mise en évidence. C’est le cas du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame.
Il n’est demeure pas moins que toutes les personnes assassinées par le terroriste carcassonnais mérite aussi un large hommage. C’est pourquoi, alors qu’un hommage national était rendu dans la cour de l’Hôtel des Invalides, la population audoise saluait la mémoire de Jean Mazières, Hervé Sosna et Christian Medvès.
L’an habitait Carcassonne, l’autre était un client de l’hypermarché Super U, et le troisième était le chef-boucher de ce magasin. Syndiqué à la CFDT, il était délégué du personnel et conseiller du salarié. C’est dire qu’il donnait le temps pour les autres afin de faire faire respecter les droits des salarié.e.s dans le souci d’une plus grande justice.
Un militant au service de tous
Nos collègues, journalistes ou responsables de médias n’ont pas très souvent souligné le parcours de ce militant syndical, qui était sur son lieu de travail un repère pour nombre de personnes. Dans la CFDT, cet aspect de sa personne n’était pas connue de tous. C’est le cas de Christine, une chercheuse venue de Rennes pour une réunion syndicale à Paris dans l’immeuble des fédérations CFDT, dans le quartier des Buttes-Chaumont.
Cette militante CFDT dit son horreur de ce meurtre sur un lieu de travail, et la nécessité de s’intéresser à la prévention contre ce nouveau risques professionnels. Pour elle, la confédération à laquelle elle adhère doit continuer à dénoncer les atteintes à la laïcité et contre la radicalisation, authentique ennemie de la démocratie.
Autre réaction d’un des nombreux adhérents qui rejoignaient en ce matin du 29 mars l’immeuble des fédérations CFDT, en la personne d »Alain.
Pour ce retraité, la solidarité, la la lutte contre toutes les ségrégations et pour plus de démocratie restent au cœur des valeurs portées par la CFDT. A ce titre, s’il n’est ni un héros, ni un martyr Christian Medvès restera un exemple.
Solidarité avec la famille de Christian Medvès
Cette cagnotte a été créée par Vincent Morelle, un ancien collègue qui a travaillé avec Christian dans le Super U de Trèbes, où s’est déroulée la prise d’otages.
” Je me suis dit que les problèmes financiers ne devaient pas venir s’ajouter à leur peine. J’ai créé la cagnotte dans le train et les premiers dons sont arrivés”, a-t-il expliqué à Midi Libre. “Christian était une personnalité que l’on n’oublie pas…”
Cgristian était un collègue serviable et aimable, très dévoué avec toi. Un délégué du personnel CFDT que nois aimions »; ont témoigné ses collègues de l’hypermarché de Trèbes (© DR).
Et sur le site que cet ami a créé, il explique : « Christian était un collègue, un pote, un copain, un ami ou un simple visage amical qui nous souriait lorsque nous le croisions dans la rue ou au Super U de Trèbes où il était responsable du rayon boucherie. Sportif et épicurien. Gentil et serviable.
Assassiné par un terroriste le 23 mars 2018, il laisse derrière lui une femme et deux filles. Cette cagnotte a été créée pour les soutenir dans cette épreuve. Chacun participe du montant qu’il souhaite. Un seul euro sera déjà une belle contribution. Merci pour elles. »
À l’heure où nous écrivons ces lignes (31 mars 2018), plus de 1 600 personnes ont effectué un don et plus de 26 000 euros ont été récoltés.
Pour soutenir la famille rejoignez le site : https://www.leetchi.com/c/soutenir-la-famille-de-christian-victime-du-terrorisme : Tous les paiements sont sécurisés.
La CFDT touchée pour la troisième fois
Avec Fabrice Nicolino, Bernard Maris était un militant CFDT, membre de la rédaction de Charlie Hebdo (© Pierre Nouvelle).
Lors de l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, deux journalistes membres de la CFDT étaient touchés : l’économiste Bernard Maris était assassiné et Fabrice Nicolino, grièvement blessé et vit depuis trois ans avec des blessures graves.
Christian Medvès et Arnaud Beltrame ne se sont rencontrés que sur le lieu de leur assassinat. Ils e se connaissaient, mais tous deux étaient des hommes, militants convaincus de la fraternité