Reportage de Jean-François Cullafroz-Dalla Riva, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272
Vendredi 16 février 2018, l’association SRD (Sauvegarde rive droite) tenait son assemblée générale salle des fêtes d’Ampuis (Rhône). L’occasion de faire le point des actions développées en matière de contournement ferroviaire de Lyon, et notamment contre l’augmentation des transports marchandises sur les rives droite et gauche du Rhône.En regard d’une urbanisation croissante le long de la voie ferrée, les nuisances s’accroissent pour les populations, au niveau sonore mais aussi sanitaire au vu des transports de matières dangereuses qui sont convoyées. Retour sur cette question lancinante et entretien avec Gilbert Barnachon, vice-président de la fédération Fracture, qui réunit les opposants au projet envisagé dans les ministères pour le contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL).
L’association Sauvegarde Rive droite tenait son assemblée générale annuelle vendredi 16 février 2018 à Ampuis (Rhône). Détermination et mobilisation restent le mot d’ordre face à l’inertie des pouvoirs publics et à la circulation accrue de convoi- marchandises de produits souvent dangereux sur la ligne SNCF qui traversent les villages de plus en plus urbanisés.
Que faire face au fret qui va en s’accroissant, et qui n’est pas prêt de diminuer si la croissance économique repart… ? Comment transporter les marchandises alors que les routes et autoroutes sont encombrées de poids lourds, et que les voies alternatives comme le transport fluvial sont peu utilisées ?
Des routes encombrées, des voie ferrées dangereuses…
La route départementale 386 qui irrigue la rive droite du Rhône, au sud de Lyon, « voit circuler plus de 16 000 véhicules par jour, les poids lourds y sont nombreux et il ya bon nombre de convois spéciaux », souligne Michèle Théau, la présidente de l’association SRD (Sauvegarde rive droite). Certaines matières ont quitté la route pour le rail, tels les résidus de centrales nucléaires ou les matières dangereuses, acides ou produits pétroliers.
Ici, sur la rive droite du Rhône, à la charnière des départements du Rhône, de la Loire et de l’Ardèche, beaucoup ont encore en tête l’accident ferroviaire de Chavanay (Loire).Un convoi de wagons-citernes emplis d’essence avait déraillé dans la nuit du 3 au 4 décembre 1990, et l’explosion qui s’en était suivie avait endommagé une vingtaine de maisons.
Or, depuis trente ans, l’urbanisation s’est accrue en bordure de la voie ferrée. « Dans ma commune, un immeuble collectif a été construit à 5 mètres du passage du train », poursuit Michèle Théau, habitante de Saint-Romain-en-Gal.
De plus, après la remise en conformité de la voie ferrée durant l’été 2017, dans le cadre du plan national de rénovation SNCF; des convois plus longs ont été annoncés par les services officiels de l’Etat et de la SNCF.
Et c’est là que le bât blesse. En une période où la dépense publique consacrée aux infrastructures se fait rare, une solution qui ferait passer ce trafic en zone moins urbanisée est renvoyée aux calendes : 2030, 2050… en ce qui concerne la construction d’une voie en parallèle de la ligne TGV Lyon-Marseille. A court terme, le contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL) se fera donc au sud de Lyon en milieu rurbain fortement construit.
Un autre contournement doit être étudié
Tout le combat de la fédération Fracture, à laquelle adhère Sauvegarde de la rive droite est donc de sensibiliser les responsables gouvernementaux, au nombre desquels Elisabeth Borne, la ministre de la transition écologique, chargée des transports. Un entretien a eu lieu récemment avec son chef de cabinet et il devrait se poursuivre. Pour cela, les militants associatifs comptent sur leurs députés, Jean-Luc Fugit (Rhône) et Caroline Abadie (Isère), tous deux enrôlés sous la bannière présidentielle LREM qui seront appelés à voter dans quelques mois la loi sur les mobilités.
C’était notamment l’objet d’une réunion publique qui a réuni le 8 février 2018 en mairie de Sérézin (Rhône) près de 700 personnes sous la houlette de Fracture et de l’association Le Fer autrement, avec la présence du président de la Métropole lyonnaise.
Face à un projet sans cesse repoussé, Gilbert Barnachon expose les démarches qui peuvent être entreprises pour faire entendre la voix des habitants de l’Est et du Sud -Lyonnais, afin de limiter les risques et les nuisances pour les populations riveraines de ces voies ferrées.
Penser global, agir local, et avec d’autres…
Lors de son intervention durant l’assemblée générale de Sauvegarde Rive droite (SRD), Gilbert Barnachon a plaidé pour une approche globale de la question des mobilités et des transports, et pour un retour à des actions concrètes.
Une occasion pour SRD, si elle le souhaite, de rejoindre les initiatives développées par le nouveau collectif Movi&co sur la nouvelle agglomération Vienne-Condrieu. Une démarche qui souhaite faire la promotion de tous les modes de transports individuels et collectifs (vélo, train voyageurs, bus, télécabine, bateau…) alternatifs au tout-routier individuel.
A ce titre, une réunion publique et citoyenne aura lieu samedi 17 mars 2018 (10-12h), salle des Eclats à Condrieu (Rhône), et les besoins de la population sur tous les modes de transports pourront s’y exprimer. On devrait donc entendre à nouveau parler du transport des marchandises sur la rive droite du Rhône.
Sauvegarde Rive Droite a un slogan qu’il convient de rappeler : « Sachons Rester Déterminés ».