L'écume d'un jour

Reportage de Jean-François Cullafroz, journaliste professionnel honoraire, carte de presse 49272

Depuis octobre 2016, le 500e anniversaire de la Réforme a été célébré mondialement. Pour la première fois en un demi-millénaire, protestants et catholiques ont prié ensemble à la suite dé l‘évêque luthérien d’Oslo et du pape François. En Allemagne, mas aussi en France, les rassemblements ont été légion dans le cadre de l’initiative Protestants 2017. Retour sur cet événement assorti deux rencontres, l’une avec François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, et l(autre avec Yves Krumenacker, professeur d’histoire moderne à l’Université Lyon 3 et membre du laboratoire Larhra.

Dans l’Hexagone, la Fédération protestante de France (FPF) a été le vecteur principal des différentes initiatives qui ont honoré les 500 ans de la réforme initiée par le moine catholique augustin Martin Luther.

 

Lyon a été une ville importante du mouvement entamé par le religieux allemand et pour lequel des membres de la cour de François 1er et de ses successeurs prirent partie, à la suite de Jean Calvin, des écrivains et poètes tel Clément Marot, et artistes et musiciens comme Claude Goudimel.

La Réforme protestante engendra le souffle rénovateur de la Contre-réforme catholique du concile de Trente. mais cela n’a pas tari les efforts d’ouverture et l’invitation à la tolérance et la liberté d’expression dans les siècles qui suivirent. De l’époque révolutionnaire qui décréta l’abolition de l’esclavage à loi de séparation des Eglises et de l’Etat, en passant par à la mise en place de l’Ecole publique, gratuite, laïque et obligatoire, toujours sous la Troisième république, les protestants furent aux avant-postes.

François Clavairoly appartient à une longue lignée de pasteurs. Son papa exerça son ministère dans la capitale des Gaules et c’est dans le cadre du Grand temple, au bord du Rhône, que le président de la FPF a accepté de rellire l’actualité du message de Luther.

 

Le professeur Yves Krumenacker enseigne à l’université Lyon 3. Spécialiste d’histoire moderne, il est responsable de l’axe Religions et croyances au sein du laboratoire Larhra. Ses recherches actuelles portent sur l’anthropologie du protestantisme moderne et les pays du refuge huguenot qui accueillir les adeptes de la religion prétendue réformée chassés de France après la révocation de l’Edit de Nantes

Depuis un séminaire estival en Chine, en passant par des conférences aux cinq points de la France, Yves Krumenacker n’a pas chôme cet automne 2017 pour évoquer le personnage de Luther et de la théologie et des thèses dont il a été porteur.

Vatican II : l’accueil des idées protestantes en général, et luthériennes en particulier

Ainsi, à Lyon, à la bibliothèque municipale le 26 septembre, puis en novembre lors d’un mois de conférences hebdomadaires organisé par les Eglises protestantes du département. Des interventions qui viennent en sus de ses cours aux étudiants de master et du suivi des doctorants.

Au terme de cette année 2017 consacrée à Luther, Yves Krumenacker revient sur la démarche luthérienne, ce qu’elle sous-tend au niveau de la modernité, et la manière où aujourd’hui les « frères et soeurs » catholiques apprécient les apports du réformateur.

5oo ans après une réforme qui a déchiré la chrétienté, les intuitions de Martin Luther ont été acceptées par l’Église catholique, apostolique et romaine. Le concile de Vatican II (1962-1965) a intégré de nombreux thèmes porteurs des protestants luthériens, réformés et évangéliques.

A commencer par le recours fondamental à l’Écriture (Bible hébraïque et Evangiles), et aux célébrations dans la langue de chaque pays, ainsi qu’à l’acceptation que l’homme n’est pas premier, mais que c’est la Grâce de Dieu seule qui est la base de la foi en Jésus-Christ.

Aussi, est-il utile de retourner aux livres qui apportent les éclairages nécessaires. A ce titre, le professeur Krumenacker a rédigé de nombreuses publications que l’on peut retrouver sur le site http://larhra.ish-lyon.cnrs.fr/membre/232